Le prince William a appelé à un arrêt immédiat du braconnage qui coûte la vie à de nombreux rhinocéros, massacrés en vue de vendre leurs cornes sur le marché noir, lors d'une interview mardi à la BBC.        

Le prince, qui parraine une fondation de défense de ces animaux, le « Tusk Trust », visitait une réserve naturelle dans le Kent (sud-est), où trois jeunes rhinocéros noirs ont été élevés en vue de leur réintroduction dans le milieu naturel en Tanzanie.

« Avec les éléphants, les rhinocéros sont les plus grandes victimes du braconnage », a constaté le fils aîné du prince Charles, rappelant que 245 rhinocéros noirs ont déjà été tués cette année.

On estime actuellement à 4800 le nombre de rhinocéros noirs survivant en Afrique, et à 20 700 le nombre de rhinos blancs.

Le braconnage des rhinocéros pour leur corne, exploitée par la médecine traditionnelle asiatique, a augmenté de façon exponentielle depuis quelques années, mettant en péril le travail effectué depuis des décennies pour reconstituer la population sauvage de cet animal. Certains prêtent à la corne de rhinocéros des vertus aphrodisiaques, voire le pouvoir de traiter des cancers, sans aucune preuve scientifique.

William s'est dit « très en colère » contre ceux qui continuent de chasser les rhinocéros en dépit de leur statut d'espèce menacée, tout en appelant à un travail d'éducation sur le sujet.

« Mon message est simple : "arrêtez" », a-t-il lancé. Le prince a appelé les acheteurs de défense de rhinocéros ou d'ivoire à peser les conséquences de leurs actes, sachant que « c'est quelque chose qui a été prélevé sur un animal assassiné pour que vous puissiez mettre cet objet décoratif sur votre cheminée ».

La Chine, autrefois grande consommatrice, réussit assez bien à faire respecter l'interdiction de vente et de trafic de corne, depuis que son utilisation dans la médecine chinoise a été prohibée en 1993. La demande provient aujourd'hui principalement du Vietnam.

Dans la seule Afrique du Sud, qui abrite entre 70 et 80 % de tous les rhinos du monde, la courbe du massacre a grimpé en flèche : treize rhinos braconnés en 2007, 448 en 2011, 245 depuis le début de l'année 2012, selon le ministère sud-africain de l'Environnement.