Une épizootie a entraîné la mort au Kazakhstan de 543 saïgas, une antilope menacée d'extinction, ont annoncé mardi les autorités kazakhes, qui évoquent comme cause la pasteurellose, une maladie qui a tué 12 000 bêtes en 2010.

Le ministère de l'Agriculture a expliqué, dans un communiqué, que les cadavres de 508 femelles, 31 petits et 4 mâles ont été retrouvés le 19 mai dans la région de Kostanaï (nord) avec «les ventres gonflés, de l'écume à la gueule, des écoulements de sangs», des symptômes de la pasteurellose.

Cette maladie infectieuse est due à une bactérie et peut prendre des formes septicémiques hémorragiques fulgurantes, intestinales et respiratoires, selon le Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France). La mortalité peut parfois atteindre chez l'animal de 70 à 100 %.

En mai 2010, une épizootie de pasteurellose dans l'ouest du Kazakhstan avait coûté la vie à 12 000 bêtes. L'année dernière, 441 bêtes étaient mortes de cette maladie.

Les plus graves épizooties ont eu lieu en 1988 (434 000 bêtes tuées) et 1984 (250 000 bêtes tuées), selon le ministère kazakh.

Le saïga, qui vit dans les steppes du Kazakhstan, dans l'ouest de la Mongolie et en Russie près de la mer Caspienne, a vu sa population chuter d'un million d'individus dans les années 1990 à quelque 100 000, selon les ONG spécialisées.

Les cornes des mâles sont très prisées dans la médecine traditionnelle chinoise, ce qui a entraîné un essor du braconnage après la chute de l'URSS. L'habitat des saïgas est par ailleurs menacé par l'extension de l'agriculture.

Les autorités du Kazakhstan affirment de leur côté avoir réussi à porter la population de cette antilope de 21 100 têtes en 2003 à 102 000 en 2011.

Le saïga est aisément reconnaissable par son museau allongé qui a l'aspect d'une courte trompe.