L'organisation de défense des indiens Survival International a diffusé mardi les premières photos aériennes d'un village d'indiens yanomami isolés au coeur de l'Amazonie brésilienne et menacés par le retour des chercheurs d'or clandestins.

À cheval sur les États d'Amazonas et de Roraima (nord du Brésil, à la frontière avec le Venezuela) le territoire yanomami a été créé officiellement en 1992, devenant «le plus grand territoire forestier indigène au monde», selon Survival qui veut attirer l'attention sur les menaces pesant à nouveau sur ces yanomami sans contact avec l'homme blanc.

«Ces nouvelles photos mettent en évidence à quel point la protection du territoire yanomami a été importante contre les chercheurs d'or qui ont ravagé ce peuple dans les années 1980», souligne Stephen Corry, directeur de Survival, dans un communiqué.

Mais aujourd'hui, la hausse du prix de l'or sur le marché international provoque un retour des orpailleurs dans la région.

«Les conditions de vie des yanomami se sont considérablement améliorées, mais ils sont toujours confrontés à des menaces réelles. Les campements des orpailleurs illégaux sont installés à 15 kilomètres à peine des yanomami isolés», a dénoncé M. Corry.

Le coordinateur de l'association Hutukara yanomami -qui a un partenariat avec Survival-, Ailton da Silva, a déclaré mardi à l'AFP que c'est un photographe yanomami amateur qui a pris les photos du groupe isolé dans le Roraima.

Le photographe, Morsamiel Iramari, a pris en mars ces clichés après dix jours de recherches et plusieurs survols dans un avion prêté par la Fondation nationale de l'indien (FUNAI).

Sur ces photos, on aperçoit seulement des huttes d'un groupe d'indiens estimé à 38 personnes, selon Ailton da Silva.