Le Kazakhstan a prolongé jusqu'à fin 2020 un moratoire sur la chasse aux antilopes saïgas, une espèce menacée et prisée dans la médecine traditionnelle chinoise, dont les troupeaux ont été décimés en mai par une épizootie, a annoncé mardi le ministère de l'Agriculture.

Ce dernier a ordonné «la mise en oeuvre d'un moratoire sur la capture des saïgas, sauf à but scientifique, jusqu'au 31 décembre 2020», prolongeant ainsi de dix ans cette mesure, selon une directive datée de novembre 2010.

Quelque 12 000 de ces antilopes sont mortes de pasteurellose en mai dernier, alors qu'il ne restait au Kazakhstan que 80 000 saïgas. Cette maladie infectieuse peut prendre des formes septicémiques et hémorragiques fulgurantes, dont la mortalité peut atteindre 70 à 100%.

Le saïga, qui vit dans les steppes du Kazakhstan, dans l'ouest de la Mongolie et en Russie, près de la mer Caspienne, a vu sa population chuter depuis les années 1990 d'un million d'individus à 50 000, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Les cornes des mâles, qui sont censées avoir des vertus aphrodisiaques, sont très prisées dans la médecine traditionnelle chinoise, ce qui a entraîné un essor du braconnage après la chute de l'Union soviétique.

L'habitat des saïgas est par ailleurs menacé par l'extension de l'agriculture. La population a aussi souffert de conditions météorologiques très difficiles, avec des hivers très rudes et des étés marqués par la sécheresse, selon le WWF.

Le saïga est aisément reconnaissable par son museau allongé qui a l'aspect d'une courte trompe.