La population mondiale des tigres risque de s'éteindre si la communauté internationale ne s'unit pas rapidement pour trouver de nouvelles stratégies pour assurer leur survie, ont estimé mardi scientifiques et associations réunis dans la capitale du Népal, Katmandou.

Lors de l'ouverture d'une conférence de quatre jours rassemblant 200 délégations de 20 pays, le premier ministre du Népal, Madhav Kumar Nepal, a estimé qu'une action menée individuellement par chaque pays pour sauver les tigres n'aurait aucun succès. «Des stratégies collectives et une solidarité mondiale et régionale sont plus nécessaires que jamais», a-t-il jugé, ajoutant que le braconnage et la disparition de l'habitat, notamment les zones de forêts, représentaient la menace la plus sérieuse à la survie des tigres.

Partout dans le monde, la chasse aux tigres est illégale et le commerce de peaux ou d'os est interdit par un traité engageant 167 pays, dont le Népal.

Mais en Asie, et notamment en Chine, la chasse aux tigres est un commerce très lucratif, certaines parties du félidé étant toujours utilisées en médecine traditionnelle et pour des produits aphrodisiaques tandis que leurs peaux continuent d'être convoitées pour l'ameublement et la décoration.

Selon des experts, une peau de tigre se négocie environ 1000 dollars sur les marchés népalais, un prix qu'il faut multiplier par dix lorsqu'elle est vendue à l'étranger.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, qui a envoyé un message vidéo aux membres de la conférence, a indiqué que les activités illégales des vendeurs et braconniers étaient «mieux organisées» que les politiques et les défenseurs des espèces en danger.

«Le commerce illégal d'animaux sauvages est estimé à environ 10 milliards de dollars (par an) en Asie, soit le deuxième plus important après la contrebande d'armes et de stupéfiants», a-t-il affirmé.

Selon Mahendra Shrestha, le directeur de la fondation américaine Save the tiger, seuls 3.200 tigres vivent encore à l'état sauvage, contre 100000 il y a un siècle.