La Commission baleinière internationale (CBI) a conclu jeudi sa 61e réunion annuelle à Funchal (Portugal), en avance d'une journée sur le programme prévu, en décidant de reporter toute décision sur les sujets qui divisent ses 85 États-membres.

«Nous devons rétablir un consensus sur ce qu'est la CBI et ce qu'elle doit faire, alors qu'il y a au moins deux façons contradictoires de répondre à cette question», a déclaré à la presse le nouveau président de la Commission, le Chilien Cristian Maquieira, élu au terme d'une réunion de quatre jours sur l'île de Madère en remplacement de l'Américain William Hogarth.

Fondée en 1946 par 15 pays baleiniers pour gérer une ressource menacée par la pêche industrielle, la CBI a adopté progressivement une attitude plus protectrice jusqu'à adopter en 1986 un moratoire sur la pêche commerciale.

Depuis plusieurs années, l'organisation est paralysée par la querelle entre les pays chasseurs de baleines, qui jugent exagérées les menaces pesant sur les grands cétacés, et les pays «protecteurs» qui exigent le maintien de l'interdiction de la pêche commerciale.

L'organisation regroupe aujourd'hui 85 pays qui tentent de parvenir à un nouveau compromis pour réglementer la chasse et la conservation des baleines. Un tel compromis n'est «pas impossible, mais il s'agit d'une tâche très difficile», a reconnu M. Maquieira.

À Madère, les pays de la Commission ont uniquement décidé de prolonger d'un an les négociations entamées en 2008 au sein d'un «groupe de travail réduit», mais qui achoppent toujours sur la demande du Japon de reprendre une chasse commerciale «limitée» au large de ses côtes.

«Il est impératif qu'un accord pour le court terme soit conclu d'ici l'année prochaine», a fait valoir Joji Morishita, au nom de la délégation japonaise. «Sans cet accord, l'avenir de la CBI est sérieusement remis en question», a-t-il ajouté.

L'autre sujet à l'ordre du jour de cette 61e réunion annuelle --la question de la chasse traditionnelle à la baleine à bosse que souhaitent reprendre les Inuits du Groenland-- a lui aussi été écarté des débats faute de consensus, et sera de nouveau soumis à discussion dans le cadre d'une réunion extraordinaire, théoriquement avant la fin de l'année.