L'anguille, classée depuis près de dix ans dans la liste rouge des espèces de poisson menacées, a été déclarée «poisson de l'année 2009» afin de mieux la protéger, a annoncé jeudi la Fondation autrichienne pour la pêche et la protection des eaux (ÖKF) dans un communiqué.

Cette décision est valable également pour les associations de pêcheurs en Allemagne et en Suisse, tandis que l'Union européenne (UE) et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) ont prévu des mesures de protection, en faveur de la reproduction et aussi des restrictions commerciales.

Ainsi «l'Anguilla anguilla» avait été placée en juin 2007 sous la protection de la CITES et classée parmi les espèces dont le commerce doit être strictement réglementé afin d'en assurer la sauvegarde, tandis que les ministres de la Pêche de l'UE décidaient un plan de sauvegarde de l'espèce.

La spécificité de l'anguille, un poisson qui parcourt d'énormes distances, de la Mer des Sargasses, aux Caraïbes, jusqu'aux côtes, fleuves et rivières de l'Europe puis retour vers les Caraïbes, constitue aussi le plus grand danger pour cette espèce. Sur sa route migratoire, les obstacles bâtis par l'homme, en particulier les barrages, causent souvent sa perte, mais aussi la pêche excessive, la pollution, sans oublier les ennemis naturels, tous ces facteurs ayant pour résultat de faire régulièrement diminuer les stocks.

Le bébé-anguille (civelle ou pibale en français, angulas en espagnol), pêché dans les estuaires des fleuves d'Europe de l'ouest, est très prisé en France et en Espagne, mais surtout en Asie, en Chine où au Japon, où il est exporté à plus de 1.000 euros le kilogramme.