Le Japon a réduit des deux tiers ses objectifs de chasse à la baleine dans l'Arctique, dans l'espoir de pouvoir reprendre une activité dont un tribunal international a ordonné la fin.

Le programme révisé présenté mardi à l'International Whaling Commission (IWC) démontre que le Japon veut capturer 333 petits rorquals par année entre 2015 et 2027, comparativement à une cible précédente de 1035 baleines - 935 petits rorquals et 100 rorquals communs ou rorquals à bosse.

Le Japon a aussi promis de diffuser les données tirées de cette chasse dans des publications scientifiques et de les mettre en ligne dans une base de données. Il demande à l'IWC de réviser son programme après six ans.

Le Japon prétend que cette chasse est nécessaire pour évaluer les populations de baleine, examiner la santé et l'âge des animaux, et calculer des quotas de prises acceptables. Les petits rorquals ne sont pas une espèce menacée.

La chasse à la baleine à des fins commerciales est exempte de l'interdit qui a été imposé à la chasse commerciale en 1986, en raison d'un déclin des populations. Le Japon mène ce qu'il dit être une chasse scientifique dans l'espoir de démontrer que les populations se sont suffisamment redressées pour permettre la reprise de la chasse commerciale.

En mars, la Cour internationale de Justice (CIJ) a statué que la chasse dans l'Antarctique devait cesser puisqu'elle n'était pas scientifique, comme le prétend le Japon, et qu'elle ne génère que peu de données. Le tribunal a aussi estimé que le Japon n'avait pas justifié le besoin de tuer autant de baleines.

Le ministre japonais de l'Agriculture, Koya Nishikawa, a dit aux journalistes que le nouveau programme tient compte des commentaires du tribunal. Il a ajouté que le Japon est prêt à y apporter de nouvelles modifications et à répondre aux questions.

L'approbation du comité scientifique de la CIJ n'est pas obligatoire pour reprendre la chasse, mais le Japon risque de se retrouver sur la sellette s'il va de l'avant sans ce feu vert.

Le nouveau programme japonais renonce à toute capture de rorquals communs ou de rorquals à bosse, après que les prises de ces animaux aient été presque nulles depuis neuf ans.

Le Japon a comblé son quota de 440 baleines par année pendant 17 ans. Il a ensuite doublé ce quota à 935 petits rorquals en 2005. Il a presque atteint cette cible l'année suivante, mais ses captures sont en déclin depuis ce moment, notamment en raison d'un fléchissement du marché domestique japonais pour la chaire de baleine et de l'activité de groupes écologiques comme l'organisation Sea Shepherd fondée par le canadien Paul Watson.