Les espèces de plantes et d'animaux s'éteignent 1000 fois plus vite qu'avant l'arrivée des humains, et le monde est sur le point de connaître une sixième grande extinction, affirme une nouvelle étude rendue publique jeudi.

L'étude se penche sur les taux d'extinction passés et actuels et montre que les taux passés sont bien moins élevés que ce que les scientifiques pensaient jusqu'à maintenant. Ainsi, des espèces disparaissent maintenant de la Terre 10 fois plus vite que ce que croyaient les biologistes, a expliqué l'auteur principal de l'étude, le biologiste Stuart Pimm, de l'université Duke, en Caroline du Nord.

«Nous sommes à l'aube d'une sixième grande extinction», a déclaré M. Pimm. «La possibilité de l'éviter dépend de nos actions.»

L'étude, publiée jeudi dans la revue Science, a été saluée par plusieurs experts qui n'y ont pas participé.

L'étude de M. Pimm s'est concentrée sur le taux - et non le nombre - d'espèces qui disparaissent de la planète. Elle a établi un «taux de décès» permettant de déterminer combien d'espèces sur un million s'éteignent chaque année.

En 1995, M. Pimm avait déterminé que le taux d'extinction des espèces avant l'arrivée de l'homme sur Terre était de 1 sur 1 million. Mais en tenant compte de leurs nouveaux travaux, M. Pimm et ses collègues ont déterminé que ce taux était plutôt de 0,1 sur 1 million.

Aujourd'hui, ce taux est de 100 à 1000 sur 1 million, affirme M. Pimm.

Plusieurs facteurs expliquent l'accélération du taux d'extinction des espèces, ont indiqué M. Pimm et son coauteur Clinton Jenkins, de l'Institut de recherche écologique du Brésil. Le premier facteur est la disparition de l'habitat naturel. Les espèces n'ont plus d'endroit pour vivre alors que de plus en plus de lieux sont colonisés et altérés par l'humain.

Les autres facteurs qui expliquent l'accélération du taux d'extinction sont l'apparition d'espèces invasives qui occupent le territoire des espèces indigènes, les changements climatiques qui affectent les habitats naturels des espèces et la surpêche, a indiqué M. Pimm.

À cinq reprises dans l'histoire de la Terre, la majorité des espèces sont disparues dans un phénomène d'extinction massive, souvent associé à des chutes de météorites géants.

Il y a environ 66 millions d'années, l'une de ces grandes extinctions a tué tous les dinosaures et trois espèces sur quatre présentes sur la Terre.

Mais M. Pimm et Jenkins affirment qu'il y a encore de l'espoir. Les deux scientifiques estiment que l'utilisation répandue de téléphones intelligents et d'applications comme iNaturalist aidera les citoyens ordinaires et les biologistes à déterminer quelles espèces risquent de disparaître. Quand les biologistes sauront précisément où se trouvent les espèces en danger, ils pourront tenter de préserver leur habitat et utiliser l'élevage en captivité et d'autres techniques pour sauver les espèces menacées.