Les travaux en vue de la construction du port pétrolier de Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, pourraient être fatals pour la population de bélugas du fleuve Saint-Laurent.

C'est du moins ce que craint le directeur général de Nature Québec, Christian Simard, qui s'est rendu directement sur les lieux, vendredi. Les travaux préliminaires, qui devaient débuter durant la fin de semaine de Pâques, ont été repoussés à lundi, a-t-il constaté.

Mais les bélugas sont déjà arrivés dans le secteur et aucune évaluation environnementale n'a encore été menée pour le projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada, s'insurge M. Simard.

Les travaux qui seront menés dans les prochains jours devraient permettre à l'entreprise de préciser les détails de son projet en vue de son approbation auprès de l'Office national de l'énergie.

Ce sont principalement des relevés sismiques qui seront effectués dans les eaux bordant Cacouna. De multiples secousses, similaires à des coups de canon et atteignant les 230 décibels, seront projetées dans le fleuve, explique M. Simard.

Des détonations qui pourraient créer de la surdité au sein de la population de quelque 900 bélugas du fleuve Saint-Laurent, qui est déjà répertoriée comme une espèce menacée, fait-il valoir.

Même si de la surveillance aérienne sera assurée pour éviter que des bélugas ne soient trop près de Cacouna, les effets pourraient se faire sentir à des dizaines de kilomètres de là, estime M. Simard.

Il craint également que la compagnie mandatée pour effectuer les travaux doive accélérer la cadence afin de profiter de conditions clémentes sur les eaux du fleuve, et ainsi mener ses travaux jour et nuit pendant plusieurs journées d'affilée.

M. Simard demande au nouveau gouvernement libéral de Philippe Couillard d'agir rapidement pour stopper tous les travaux tant que les évaluations environnementales pour le projet d'oléoduc Énergie Est ne seront pas complétées.