Les consommateurs, notamment en Asie, principale destination du trafic d'ivoire, doivent prendre conscience que les objets en ivoire sont le résultat d'un «massacre» des éléphants, a estimé l'actrice chinoise Li Bingbing, ambassadeur de bonne volonté du Programme de l'ONU pour l'environnement (Unep), en visite au Kenya.

L'actrice, vedette dans son pays, termine jeudi une visite de plusieurs jours au Kenya dans le cadre d'une campagne de sensibilisation au massacre actuel des éléphants d'Afrique et des efforts menés pour réduire la demande d'ivoire en Chine et dans le reste de l'Asie.

«La seule raison pour laquelle les humains braconnent les éléphants sont leurs défenses. Je veux donc faire passer le message (...) il faut cesser l'hécatombe, parce qu'il y a du sang, un massacre et du braconnage derrière les superbes sculptures et bijoux» en ivoire, a déclaré Li Bingbing, lors d'une visite mercredi dans la Réserve nationale de Samburu, à environ 300 km au nord de Nairobi.

Elle y a notamment visité les installations de Save the Elephants, ONG qui étudie, surveille et tente de protéger les éléphants notamment grâce à des émetteurs satellite qui permet de connaître heure par heure la localisation de différentes hardes.

L'Asie et notamment la Chine est le principal marché du trafic d'ivoire, selon l'Unep qui rappelle que les saisies d'ivoire destinées au continent asiatique ont doublé depuis 2009.

«De nombreux consommateurs en Asie ne réalisent pas qu'en achetant de l'ivoire ils jouent un rôle dans le commerce illégal de la faune sauvage et (contribuent à) ses graves conséquences», avait expliqué lundi l'actrice lors d'une conférence de presse à Nairobi.

Elle a rappelé que le trafic d'ivoire était souvent lié au crime organisé et au financement de groupes armés en Afrique.

Les citoyens et la communauté des affaires en Asie «peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention dans la tuerie illégale des éléphants en Afrique en disant non aux produits en ivoire», a estimé Li Bingbing.

Selon une récente étude publiée par l'Unep, le nombre d'éléphants tués par des braconniers a doublé en Afrique au cours de la décennie écoulée.

En 2012, 384 éléphants ont été massacrés par des braconniers au Kenya, contre 289 en 2011, selon des chiffres officiels. Depuis le début de l'année, plus de 75 éléphants ont déjà été tués.