Ouranos, un consortium qui regroupe 450 scientifiques et professionnels de diverses disciplines préoccupés par les impacts des changements climatiques, peut maintenant compter sur un nouveau joueur, la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ).

Le directeur général d'Ouranos, Alain Bourque, a indiqué que l'organisation pourra notamment travailler avec la CMQ sur une thématique prioritaire, l'eau, grâce à son adhésion à l'entité scientifique ayant son siège à Montréal.

L'expertise d'Ouranos permettra entre autres de documenter les nombreux effets des changements climatiques sur les sources d'eau potable de la Communauté métropolitaine de Québec.

Plus précisément, on regardera de près l'impact de l'augmentation de la salinité de l'eau ou la contamination des sources d'eau plus fréquentes en raison des fortes pluies. Les analyses des experts permettront de dégager des pistes d'actions concrètes afin de réduire les impacts de ces problèmes.

L'organisme sans but lucratif, financé jusqu'ici par divers ministères, des entreprises du secteur de l'Énergie et même par un géant du secteur privé, Rio Tinto, a déjà eu des collaborations spécifiques avec des villes comme Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières et Thetford-Mines entre autres.

C'est la première fois qu'il pourra compter sur un « allié » du monde municipal dans une association à long terme. M. Bourque a rappelé que le secteur municipal a un rôle crucial à jouer avec la gestion des risques, les îlots de chaleur et l'aménagement du territoire, notamment.

L'annonce survient trois semaines après que le gouvernement québécois eut confirmé le renouvellement de sa subvention à Ouranos, un investissement d'un peu plus de 5 millions de dollars, visant à « renforcer » l'organisation.

L'un des mandats sera de voir comment l'industrie touristique et de loisirs, comme les stations de ski, pourra intégrer la gestion des risques des changements climatiques dans les prochaines décennies.

« L'appui financier accordé à Ouranos par le gouvernement québécois, a indiqué M. Bourque, vient aussi consolider nos actions de recherches pour l'acquisition et le développement de connaissances sur les changements climatiques. La science aide plus que jamais les décideurs du Québec dans les orientations à prendre face à la nouvelle réalité climatique », a-t-il soutenu.

À la fin novembre et jusqu'au 11 décembre, des décisions importantes seront prises à la Conférence des parties (COP21), soit le rassemblement annuel de tous les pays désireux d'agir pour le climat, qui se tiendra au Bourget, en banlieue de Paris. Le Canada y sera fortement représenté.

La science contribue pour beaucoup à rétablir les faits, à alimenter les discussions et à faire bouger les décideurs politiques.

« La science travaille probablement en amont de cette conférence, a déclaré le patron d'Ouranos. Elle a beaucoup contribué à définir qu'un changement climatique supérieur à 2 degrés Celsius a davantage de chances de donner des effets irréversibles sur la planète. La science a en quelque sorte défini les enjeux de la Conférence qui a pour mandat de tenter de réduire ou maintenir l'ampleur des changements climatiques », a-t-il précisé.

Les changements climatiques ont comme caractéristiques de générer une série d'impacts affectant différemment les diverses communautés du pays.

« Dans les zones côtières, aux dires du patron d'Ouranos, le rehaussement du niveau de la mer, les tempêtes et l'érosion sont des menaces. Dans les grandes villes, il y a des orages de plus en violents, les fortes pluies et les canicules qui vont entraîner des mortalités accrues comme en France en 2003 et à Moscou en 2010. Les régions agricoles, forestières et nordiques vont aussi voir leur environnement naturel se modifier de façons draconiennes, avec des impacts différents du monde urbain, mais tout de même importants », a-t-il conclu.