La Russie a commencé lundi de transférer de Mourmansk vers Saint-Pétersbourg les trente membres de l'équipage d'un navire de Greenpeace détenus après une action sur une plateforme pétrolière dans l'Arctique, ont annoncé l'ONG et le Comité d'enquête russe.

Les prisonniers ont quitté vers 5 h locales (20 h dimanche à Montréal) leur centre de détention de Mourmansk, dans l'Arctique, et sont dans un train en direction de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, a indiqué une porte-parole de Greenpeace, Dannielle Taaffe.

Le Comité d'enquête a confirmé dans un communiqué cette information, expliquant que les 30 détenus relevaient de la juridiction de Saint-Pétersbourg.

Selon une source proche du dossier citée par l'agence Interfax, ils devraient arriver dans l'ex-capitale impériale mardi vers midi.

L'ONG souligne que les wagons destinés à transporter les prisonniers ne sont pas chauffés, alors qu'il fait actuellement aux alentours de 0°C à Mourmansk, une des villes les plus septentrionales de Russie, située au-delà du Cercle polaire.

Les trente membres de l'équipage du navire Arctic Sunrise de Greenpeace, originaires de 18 pays différents, ont été arrêtés en septembre et placés en détention provisoire à Mourmansk après que certains d'entre eux eurent mené une action sur une plateforme de Gazprom en mer de Barents pour dénoncer les risques écologiques liés à l'extraction du pétrole dans cette zone.

Les militants doivent répondre des accusations de «piraterie» (passible de 15 ans d'emprisonnement) et de «hooliganisme» (passible de 7 ans). La première accusation devait être abandonnée pour laisser place à la seconde mais, selon le directeur de Greenpeace, les deux accusations sont toujours en vigueur.

La Russie a refusé jusqu'à présent de remettre les militants en liberté, malgré des protestations dans le monde et les demandes de pays étrangers.

Le Tribunal international du droit de la mer doit rendre sa décision le 22 novembre sur la demande présentée par les Pays-Bas de faire libérer l'équipage.

Cette juridiction des Nations unies compétente pour régler les litiges maritimes avait été saisie par le Royaume des Pays-Bas, car le bateau en question, Arctic Sunrise, bat pavillon néerlandais.