Les travaux d'urgence décrétés après la sécheresse de 2010 pour assurer un débit minimal à la rivière des Mille Îles portent leurs fruits, estime le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

Le seuil de la rivière des Mille Îles entre Deux-Montagnes et Laval-sur-le-Lac a été creusé l'an dernier au coût de 11 millions, de façon à garantir l'approvisionnement de neuf aqueducs municipaux desservant 400 000 personnes. Les travaux avaient été soustraits au processus d'évaluation environnementale.

En 2010, le débit de la rivière était tombé à 11 mètres cubes par seconde, alors que les aqueducs à eux seuls en retirent 5.

«Le débit actuel est de 35 à 37 mètres cubes par seconde, dit Paula Bergeron, directrice de l'expertise hydrique au Centre d'expertise hydrique du Québec (CEHQ). Sans le creusement du seuil, on serait probablement autour de 15 mètres cubes par seconde.»

«On s'aperçoit que nos simulations s'avèrent proches de la réalité, dit Mme Bergeron. On ne pensait pas que l'année où on pourrait le vérifier arriverait aussi vite.»

«L'ouvrage est conçu pour garantir un débit de 25 mètres cubes par seconde, pour un niveau du lac des Deux Montagnes pour 100 ans», dit Mme Bergeron. Ce qui veut dire qu'il y a une chance sur cent qu'on observe un niveau encore plus bas.

Cette probabilité pourrait survenir cette année: Environnement Canada prévoit du temps sec pour encore plusieurs jours.

«On suit la situation depuis quelques jours au lac des Deux Montagnes, qui est entièrement dépendant de la rivière des Outaouais. On vit le résultat d'un hiver et d'un printemps assez secs.»

Le CEHQ participe à la gestion des rivières du Lièvre et des Outaouais, dont le débit est réglé par plusieurs barrages, afin de maintenir le niveau du lac des Deux Montagnes. «Aujourd'hui, on a libéré un peu d'eau du réservoir Poisson blanc sur la Lièvre», affirme Mme Bergeron.