La France a rejeté vendredi les conclusions de l'Autorité européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) qui juge la culture du maïs génétiquement modifié MON810, du semencier américain Monsanto, sans risques pour la santé et l'environnement.

Dans un communiqué commun, les ministères du développement durable et de l'Agriculture demandent «le respect des conclusions ministérielles» prises à l'unanimité des ministres européens de l'environnement réclamant la révision et le renforcement des méthodes d'évaluation de l'EFSA. «Nous demandons que les conclusions du Conseil des ministres européens de l'Environnement soient respectées», disent aussi les ministres du développement durable Jean-Louis Borloo et de l'Agriculture Bruno Le Maire.

«Les méthodologies ainsi demandées étant en cours de révision pour aboutissement en 2010, l'avis rendu par l'EFSA n'a pas pu encore en tenir compte», estiment-ils.

Ils rappellent également que «six Etats membres - France, Autriche, Hongrie, Luxembourg, Allemagne et Grèce - ont pris des clauses de sauvegarde interdisant la culture du MON 810 sur leur territoire en raison de risques environnementaux».

Ces six pays européens ont pris cette décision en raison des incertitudes entourant leurs éventuelles conséquences pour la santé et l'environnement à cause de la dissémination.

En outre, le 2 mars, à une très large majorité (22 Etats sur 27), les ministres européens s'étaient opposés aux propositions de la Commission de lever les clauses de l'Autriche et de la Hongrie.

Enfin, le 6 mai, douze ministres avaient encore écrit à l'EFSA pour lui demander de «répondre pleinement dans son évaluation aux questions des Etats membres quant aux impacts de la mise en culture du MON 810», notamment sur les espèces environnantes, souligne la France.

Dans un avis avis public, posté mardi sur son site internet, l'Agence européenne indique que «les experts en OGM de l'EFSA ont conclu que le maïs 810 est sans risques pour la santé humaine et animale et ne constitue pas une menace pour l'environnement, si des mesures appropriées sont prises pour éviter une contamination des lépidoptères», à savoir les papillons.