L'élevage intensif de bovins est la principale cause de la déforestation en Amazonie brésilienne, indique mercredi Greenpeace dans une étude appelant le gouvernement brésilien à prendre des mesures contre l'appropriation illégale de terres.

En développant l'élevage en Amazonie, le Brésil est devenu le premier exportateur mondial de viande de boeuf mais les conséquences pour la biodiversité et le réchauffement climatique sont dramatiques, souligne dans cette étude l'organisation écologiste.«Au cours des dernières années, un hectare de forêt primaire amazonienne a été détruit toutes les 18 secondes en moyenne par les éleveurs de bétail», selon Greenpeace.

L'élevage du bétail est ainsi responsable d'environ 80% de la destruction de la forêt amazonienne et de 14% de la déforestation mondiale chaque année, contribuant ainsi largement aux émissions de gaz à effet de serre, précise l'étude.

Greenpeace met en cause le gouvernement brésilien, qui s'est engagé à protéger l'Amazonie mais qui, en même temps, favorise le développement de l'élevage de bovins et ferme les yeux sur les exploitations illégales. L'ONG rappelle que Brasilia a débloqué en juillet 2008 des crédits de 41 milliards de dollars US pour doper l'agriculture et l'élevage.

Apparemment sans le savoir, bon nombre de grandes entreprises internationales achètent d'importantes quantités de produits de l'élevage de bovins provenant d'exploitations impliquées dans la déforestation illégale, selon le rapport.

«De grandes marques sont des partenaires silencieux du crime», estime Grennpeace, évoquant une longue liste d'entreprises, telles que Adidas, BMW, Carrefour, Ford, Honda, Gucci, IKEA, Kraft, Tesco, Toyota et Wal-Mart.

«Par leur consommation aveugle de matières premières, elles contribuent à la déforestation et au réchauffement climatique», ajoute l'organisation.

Greenpeace insiste sur la nécessité de mettre un terme au commerce et aux liens financiers avec les exploitations impliquées dans la déforestation de l'Amazonie brésilienne: «les gouvernements, les agences multilatérales de financement comme la Banque mondiale, et les grandes organisations internationales ont tous un rôle à jouer».