Des écologistes et professeurs en environnement soutiennent qu'il est faux d'affirmer que le gaz naturel est une bonne énergie de transition.

Au cours d'une conférence de presse, mardi à Montréal, ils ont affirmé que le recours au gaz naturel éloignait même le Québec et le Canada de leurs cibles de réduction des gaz à effet de serre.

Ils soulignent que le gaz carbonique n'est pas le seul gaz à effet de serre, bien qu'il soit le plus présent. Chaque gaz à effet de serre a un potentiel de réchauffement du climat.

Ils notent aussi que les émissions de gaz à effet de serre sont traduites en «équivalent CO2», alors que le méthane, qui compose une bonne partie du gaz naturel, contribuerait même davantage au réchauffement climatique que le CO2, sur une période de 20 ans.

Les scientifiques font valoir également qu'on se limite trop souvent à comparer les émissions de CO2 lors de la combustion, au lieu de calculer les émissions sur tout le cycle de vie, c'est-à-dire lors de l'extraction, du transport, de la distribution, puis de «l'après-vie» des puits de forage.

Or, en additionnant le tout, ils constatent que le gaz naturel n'est pas aussi avantageux.

«On ne peut pas ne pas tenir compte du cycle de vie. Et sur le cycle de vie du méthane, c'est pas mal pire que le diésel», a affirmé Pierre Langlois, qui a un doctorat en physique de l'Université Laval, spécialiste de la mobilité durable et membre du collectif scientifique sur la question du gaz de schiste.