Ébranlé par la controverse que plusieurs appellent « l'affaire Charest », l'Office national de l'énergie a décidé de suspendre les séances que le comité d'audience devait tenir à Montréal cette semaine au sujet du projet de pipeline Énergie Est.

L'agence fédérale s'est retrouvée empêtrée dans ses mensonges, comme l'ont souligné aujourd'hui en éditorial La Presse et le Globe and Mail, au sujet d'une rencontre en privé survenue en janvier 2015 entre l'ex-premier ministre Jean Charest, devenu consultant pour TransCanada, et deux commissaires siégeant dans le dossier Énergie Est.

L'affaire a été exposée en juillet dernier par le journaliste Mike De Souza, dans le National Observer.

Par la suite, deux organismes, Ecojustice et l'Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA), ont demandé la destitution des deux commissaires, Lyne Mercier et Jacques Gauthier.

L'ONÉ a référé ces demandes à une procédure par écrit, en reportant sa décision après le 7 septembre, tout en maintenant son calendrier d'audiences à Montréal cette semaine.

L'organisme y renonce maintenant : « Le comité ne tiendra plus de séances tant qu'une décision n'aura pas été rendue à ce sujet », précise l'ONÉ dans son communiqué d'aujourd'hui.

La décision survient après les manifestations d'hier, qui ont forcé l'annulation de la première journée d'audiences, et qui se sont soldées par trois arrestations.

« Cette décision a été prise en raison de perturbations, le premier jour des instances, dont la violence soulève des préoccupations quant à la sécurité devant être assurée », affirme l'ONÉ aujourd'hui.

« De telles perturbations compromettent la capacité de l'Office de mener ses séances de façon sécuritaire, en plus d'empêcher les intervenants d'être entendus, de faire part de leur opinion et de poser des questions. Tous les participants à cette audience ont le droit d'être entendus et d'être traités avec respect. »

Les manifestants promettaient de revenir à la charge. « On demande la récusation des commissaires Gauthier et Mercier, a affirmé hier Mikael Rioux, un militant de Greenpeace. Tant qu'ils vont continuer à siéger on va continuer de protester. »