Renoncer totalement aux énergies fossiles d'ici à 2050 au profit des énergies renouvelables créerait des millions d'emplois dans le monde et serait compétitif en matière de coûts, affirme Greenpeace dans un rapport paru lundi.

«L'investissement nécessaire» pour parvenir à 100 % d'énergies renouvelables «est plus que couvert par les économies futures», écrit l'ONG dans ce document réalisé avec le Centre aérospatial allemand et intitulé Energy (R)Evolution 2015 - 100% renewable energy for all (100 % d'énergies renouvelables pour tous).

Le scénario Energy (R)Evolution prévoit l'abandon le plus rapidement possible du charbon, du pétrole, du gaz et du nucléaire pour parvenir à 100 % d'énergies renouvelables en 2050. Cette transition nécessite des investissements de 1600 milliards de dollars par an d'ici là, estime le rapport, soit l'équivalent du PIB annuel de la Corée du Sud ou de l'Australie.

«Les industries solaire et éolienne sont arrivées à maturité et sont compétitives avec le charbon en termes de coût. Il est très probable qu'elles dépasseront l'industrie du charbon en matière d'emplois et de fourniture d'énergie dans la décennie à venir», estime le principal auteur du rapport, Sven Teske, de Greenpeace, dans un communiqué.

Environ 80 % de l'énergie produite dans le monde provient de combustibles fossiles, rappelle le rapport.

À court terme, les technologies nécessaires pour les énergies renouvelables «augmentent légèrement le coût de la production d'électricité», relève le texte.

Mais «dans quelques pays, comme la Chine et l'Inde, le scénario Energy (R)Evolution est économique dès le départ et meilleur marché que les sources d'énergie conventionnelles d'ici à 2020», affirme-t-il.

Et avec l'augmentation prévue du prix des énergies conventionnelles (charbon, gaz, pétrole...), le coût des renouvelables «sera économiquement favorable dans toutes les régions du monde d'ici à 2030», affirme le rapport.

Selon ses auteurs, le passage à 100 % d'énergies renouvelables aboutira à la création de millions d'emplois.

D'ici à 2030, le secteur de l'énergie solaire, par exemple, «pourrait employer autant de personnes que l'industrie du charbon aujourd'hui, plus de 9,5 millions».

Selon le rapport, toujours d'ici à 2030, le nombre d'«emplois dans le secteur éolien sera multiplié par dix, passant de 700 000 actuellement à plus de 7,8 millions - deux fois plus que dans les industries du pétrole et du gaz combinées».

L'accord espéré à la conférence de Paris sur le climat à la fin de l'année «doit donner une vision à long terme pour éliminer le charbon, le pétrole, le gaz et l'énergie nucléaire d'ici au milieu du siècle, pour atteindre l'objectif de 100 % de renouvelables, avec une énergie accessible à tous», estime le directeur général international de Greenpeace, Kumi Naidoo, dans le communiqué.