TransCanada souhaite toujours bâtir un port pétrolier le long du fleuve Saint-Laurent dans le cadre du projet Énergie Est, a confirmé la société albertaine à l'Office national de l'énergie cette semaine.

Dans des documents remis à l'organisme fédéral mercredi, TransCanada confirme être à la recherche d'un nouveau site pour le terminal maritime.

« Énergie Est continue d'évaluer la viabilité d'autres options pour l'établissement d'un terminal maritime de transport et de stockage du pétrole », peut-on y lire.

L'entreprise a renoncé au début avril à établir cette infrastructure à Cacouna. Le site, qui devait accueillir 175 pétroliers par année, se trouvait dans une zone de reproduction des bélugas du Saint-Laurent. Un comité fédéral venait de désigner ce mammifère marin comme espèce « en voie de disparition ».

Pas à l'ouest de Lévis ?

Les documents présentés cette semaine précisent que la portion de l'oléoduc entre Lévis et la frontière du Nouveau-Brunswick sera appelée à changer en raison de l'abandon du site de Cacouna.

« Énergie Est anticipe que les portions de l'application qui concernent l'oléoduc et les installations entre Hardisty en Alberta et Lévis au Québec, ne seront pas affectées par l'amendement », peut-on lire.

Ce passage semble indiquer que TransCanada aurait renoncé au site de Bécancour, qui a déjà été évoqué comme site possible pour le port.

Mais le porte-parole de l'entreprise, Tim Duboyce, affirme qu'aucun site n'a été écarté, y compris à l'ouest de Lévis.

« Tout est encore sur la table, a-t-il affirmé. On n'a pas écarté une option ou une autre, on est en train de tout regarder. »

Ces commentaires ont fait bondir le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin. Il accuse l'entreprise d'entretenir le flou quant à ses intentions.

« TransCanada est tellement désorganisée que ce qu'ils disent va à l'encontre des documents qu'ils envoient à l'ONÉ », a-t-il dénoncé.

TransCanada en est présentement à consulter ses clients - les expéditeurs de pétrole - et continue à chercher des sites pour bâtir ses installations portuaires au Québec, a indiqué M. Duboyce. L'entreprise doit soumettre la conclusion de ses recherches à l'ONÉ au dernier trimestre de 2015, mais elle pourrait faire une annonce publique plus tôt.

TransCanada a envisagé plusieurs sites avant de choisir Cacouna, notamment Lévis et Baie-des-Sables, près de Matane.

La société a écarté les sites de Belledune, au Nouveau-Brunswick, et de Québec. Dans le cas du port de la capitale, il ne dispose pas d'un espace suffisant pour accueillir les terminaux de stockage nécessaires au projet Énergie Est.

À Lévis, l'entreprise s'est heurtée à un refus du maire Gilles Lehouiller de modifier le règlement de zonage pour permettre la construction d'un nouveau port.

Des observateurs estiment que Bécancour pourrait être une solution attrayante pour l'entreprise. Ce port est administré par une société d'État, il est sous-utilisé et il se trouve dans un secteur où des centaines de personnes ont perdu leur emploi après la fermeture de la centrale de Gentilly.