Une coalition d'une soixantaine de groupes environnementaux et citoyens demande à l'Office national de l'énergie (ONE) de suspendre l'examen de la demande de TransCanada pour son pipeline d'exportation Énergie Est, selon Le Devoir.

L'étude du dossier est toujours en cours, même si le projet sera inévitablement modifié en raison de l'abandon du controversé port pétrolier de Cacouna.

Dans une lettre adressée au président de l'Office, Peter Watson, les groupes expliquent qu'en raison de la nature incomplète de l'application de TransCanada, ainsi que de nombreux problèmes qui ont fait surface récemment autour du processus réglementaire, l'organisme a le devoir moral de suspendre l'examen du projet Énergie Est.

Les signataires font valoir qu'on ne sait toujours pas si TransCanada construira ou non un port pétrolier au Québec. Si c'était le cas, on ne sait pas quels sites sont actuellement à l'étude. La multinationale albertaine se donne encore quelques mois avant de prendre une décision dans ce dossier. Le pipeline Énergie Est pourrait aussi simplement traverser le territoire du Québec, avant de se rendre à un site portuaire situé au Nouveau-Brunswick.

Quelle que soit la décision de la pétrolière, les modifications prévues auront un impact sur le tracé du plus imposant projet de pipeline en développement en Amérique du Nord. L'ONE a d'ailleurs demandé à TransCanada de préciser, d'ici le 20 mai, si des éléments du projet seront modifiés, au-delà des infrastructures portuaires.

Les groupes environnementaux déplorent en outre «le refus de l'ONE de prendre en considération les répercussions du projet Énergie Est sur le climat, en dépit de la pression grandissante de l'opinion publique». Ils affirment que ni l'ONE ni le gouvernement du Québec n'ont l'intention d'aborder la question des émissions de gaz à effet de serre des sables bitumineux dans le cadre de leurs évaluations respectives du projet. Les signataires de la lettre estiment également que les consultations prévues sont trop restreintes, en plus de critiquer l'absence de la traduction complète des documents déposés sur le site de l'ONE.