L'ONG Friends of the Earth a demandé vendredi au président américain Barack Obama de rejeter un projet controversé d'oléoduc géant entre les États-Unis et le Canada, à quelques semaines d'une décision très attendue par les défenseurs américains de l'environnement.

«Le président Obama pourrait faire beaucoup pour restaurer la confiance, en rejetant l'influence du lobby du pétrole et l'oléoduc Keystone XL», a déclaré Erich Pica, président du groupe écologiste, alors que Washington accueillait vendredi la dernière d'une série de consultations publiques à travers les États-Unis.

Plusieurs centaines de personnes, a constaté l'AFP, ont participé à la réunion, une majorité d'anti-oléoduc côtoyant des membres d'un syndicat ouvrier favorable au projet et d'autres représentants des pro-oléoduc.

Le projet Keystone XL, porté par le consortium TransCanada, s'étend sur 2700 km entre la province canadienne d'Alberta et le golfe du Mexique. Les opposants mêlent des groupes de riverains craignant l'impact sur le paysage et des fuites de pétrole, des ONG qui dénoncent le fait que le pétrole serait puisé dans des schistes bitumineux et des Amérindiens tant au Canada qu'aux États-Unis.

L'oléoduc projeté traversant une frontière, c'est le département d'État qui a été chargé de l'enquête d'utilité publique. Or, le ministère dirigé par la secrétaire d'État Hillary Clinton est accusé par Friends of the Earth «d'aider et d'encourager» TransCanada.

L'ONG a cité cette semaine des courriels au ton chaleureux entre une fonctionnaire de l'ambassade des États unis à Ottawa et Paul Elliott, le lobbyiste américain employé par le consortium. Le département d'État a rejeté les accusations.

«Il est de plus en plus clair», a répété vendredi M. Pica, «que le département d'État est de mèche avec les lobbyistes du pétrole, et qu'une pression durable venant du terrain est nécessaire pour forcer l'intervention du président Obama».