Une compagnie appartenant à Normand Trudel, un donateur du Parti libéral et du Parti québécois, ainsi qu'à l'entrepreneur Tony Accurso, propose d'ouvrir à Mascouche un nouveau dépotoir de terres contaminées.

Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement a ouvert hier une période d'information sur ce projet de la compagnie Écolosols. Une séance publique aura lieu le 7 avril.

 

Normand Trudel est président et premier actionnaire d'Écolosols. Il a donné plus de 20 000$ au Parti libéral et au Parti québécois au cours des années 2000 à 2007, selon les rapports du Directeur général des élections. Le deuxième actionnaire d'Écolosols est une société à numéro contrôlée par M. Accurso.

Le dépotoir d'Écolosols partirait avec une longueur d'avance pour traiter 150 000 mètres cubes de terres contaminées qui sont déjà sur place et qui sont la responsabilité du gouvernement du Québec.

Cet héritage date des années 60 et 70, quand le terrain appartenait à la compagnie «Le Vidangeur de Montréal» et recevait les déchets des raffineries de l'est de Montréal. Le terrain a été abandonné en 1974.

En 1984, le ministère de l'Environnement juge qu'il présente un potentiel de risque élevé pour la santé publique et la qualité de l'environnement et prend dans les années qui suivent une série de mesures temporaires pour confiner la pollution.

Il n'y a aucune entente pour l'instant entre le gouvernement et Écolosols pour traiter ces 150 000 mètres cubes. Au tarif pratiqué actuellement en Amérique du Nord, ce contrat pourrait rapporter 15 millions.

«On aimerait faire partie de la solution, dit Marie-Julie Archambault, directrice des communications chez Écolosols. Ça devrait passer par des appels d'offres. Mais il n'y a pas beaucoup de sites qui sont capables de traiter ces matières-là.»

Dans son étude d'impacts, Écolosols souligne l'avantage financier et environnemental que représenterait le traitement sur place de ces sols. Mais la capacité du dépotoir proposé dépasse largement ce seul contrat potentiel.

Au total, Écolosols propose d'accueillir 668 000 mètres cubes et exploiterait le lieu pendant environ huit ans. Le fond de cellule d'enfouissement serait recouvert d'une membrane étanche et ses eaux d'écoulement seraient traitées sur place dans des équipements existants. À la fin de sa vie utile, le dépotoir formera une pyramide tronquée de 14 mètres de haut sur 40 hectares. Il est prévu de le recouvrir d'une seconde membrane étanche et de terre pour permettre d'y semer de la végétation. Selon le promoteur, le seul impact négatif du projet sera visuel.

Le maire de Mascouche, Richard Marcotte, appuie le projet. «C'est un terrain qui a de l'histoire! dit-il. Nous avons voulu y concentrer les activités environnementales. On y a mis les étangs aérés du système d'égouts de Mascouche et Terrebonne ainsi que le dépôt à neige. On espère maintenant avoir une solution permanente à la question des sols contaminés.»