La société Rebuts Solides Canadiens (RSC), une filiale du groupe français Tiru, a soutenu vendredi que l'avenir de son centre de tri montréalais demeurait incertain malgré les mesures annoncées cette semaine par le gouvernement du Québec pour assurer la pérennité du système de recyclage dans la province.

«L'effondrement des marchés des matières recyclées, découlant de la récession internationale et de la crise financière mondiale, fait en sorte que RSC perd depuis trois mois des sommes substantielles, l'entreprise ne pouvant plus compter sur les revenus attendus de la vente des matières recyclées pour couvrir ses frais d'exploitation», a expliqué dans un communiqué le président-directeur général, Pierre Lemoine.

M. Lemoine a ajouté que sans une réouverture rapide des contrats conclus avec la Ville de Montréal et la Ville de Laval, et tenant compte que le redressement des marchés des matières recyclées n'est pas prévu avant plusieurs mois, RSC se verra dans l'obligation de remettre en question le maintien du centre, le plus important site du genre au Québec.

Le centre de tri situé près de la rue Jarry, à Montréal, emploie une centaine de personnes et traite la quasi-totalité des matières recyclables du Grand Montréal.

Ne pouvant presque plus trouver de débouchés pour les matières recyclables (papier, carton, plastique et métal), RSC dit être maintenant contrainte de les entreposer, afin d'éviter qu'elles ne se retrouvent dans les sites d'enfouissement.

Le gouvernement a annoncé mercredi une série de mesures visant à aider l'industrie québécoise du recyclage aux prises avec un effondrement de la demande pour ses produits. Québec entend, entre autres, amender la législation de façon à ce que les recycleurs puissent renégocier, à leur avantage, les contrats conclus avec les municipalités.

Actuellement, certaines municipalités ne déboursent aucun montant pour les services des recycleurs qui pouvaient compter sur la vente à prix élevés de leurs produits à certains pays asiatiques.