La construction défaillante des puits est la principale cause de la contamination de l'eau potable provenant des activités de fracturation hydraulique, selon une recherche menée au Texas et en Pennsylvanie, deux Etats grands producteurs de gaz de schiste.

Jusque-là, sur de nombreux sites d'exploitation des gaz de schiste aux États-Unis, on pointait le doigt le procédé de fracturation lui-même pour expliquer la contamination de l'eau potable.

Mais les chercheurs, dont l'étude est publiée lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), ont étudié plus de cent puits en Pennsylvanie et au Texas et ils ont pu déterminer d'où vient le gaz naturel trouvé dans l'eau des nappes aquifères. Selon eux celui-ci provient de défauts dans le ciment ou le revêtement des puits forés pour extraire le méthane.

«Nos données montrent clairement que la contamination des eaux potables dans les sites étudiés provenait de problèmes d'étanchéité des puits pour récupérer le gaz naturel, comme des défauts de coffrage ou d'application du ciment», explique Thomas Darrah, professeur adjoint des sciences de la terre à l'Université d'État de l'Ohio, un des principaux auteurs de cette recherche.

«Ces résultats paraissent exclure la possibilité que du méthane ait filtré pour polluer les nappes aquifères souterraines du fait du forage horizontal lui-même utilisé dans la fracturation hydraulique, comme certains le craignaient», ajoute Avener Vengosh, professeur de géochimie à l'Université Duke, en Caroline du Nord, un autre co-auteur.

«La bonne nouvelle c'est que la plupart de ces problèmes d'étanchéité des puits peuvent être évités en améliorant leur construction» grâce à une meilleure application des réglementations existantes, estime le professeur Darrah.

Le problème, relèvent ces chercheurs, est que les très bas prix du méthane ayant résulté aux États-Unis du boom des gaz de schistes ces dernières années pourraient pousser les sociétés d'exploitation à réduire au maximum leurs coûts d'exploitation, et ce aux dépens de la qualité de construction des puits.

Sur les 113 puits étudiés dans le gisement de gaz de schiste de Marcellus, en Pennsylvanie, et vingt dans le site de Barnett, au Texas, huit présentaient des problèmes d'étanchéité, mais aucun de ces problèmes n'était lié aux activités de fracturation elles-mêmes.