La province de Terre-Neuve-et-Labrador, qui concentre la plupart des champs pétroliers de la côte atlantique canadienne, a annoncé lundi un moratoire sur la fracturation hydraulique, technologie nécessaire à l'exploitation des hydrocarbures de schistes.

«Notre première préoccupation est la santé et la sécurité de nos concitoyens», a expliqué à la presse le ministre terre-neuvien des Ressources naturelles, Derrick Dalley, après avoir annoncé le moratoire devant le parlement local.

Cette décision «permet un équilibre entre développement économique et protection environnementale», a-t-il fait valoir.

Province située à l'extrême est du Canada, Terre-Neuve a produit l'an dernier 72 millions de barils de pétrole conventionnel (200 000 barils par jour) à partir de plateformes offshores situées dans l'Atlantique nord.

En plus de ces gisements conventionnels, du pétrole de schistes - c'est-à-dire emprisonné dans la roche-mère - a récemment été localisé sur la côte occidentale de l'île canadienne et au moins 12 puits exploratoires étaient en projet.

Le gouvernement terre-neuvien a toutefois décidé d'imposer un moratoire sur la technologie de fracturation hydraulique, contestée pour son coût environnemental supposé, car il veut mener des consultations publiques avant d'aller plus loin.

Le ministre Dalley a dit ignorer combien de temps ce moratoire durerait.

Avec cette décision, Terre-Neuve rejoint le Québec, autre province canadienne ayant interdit en 2011 le recours à la fracturation.

Le territoire francophone a cependant ouvert la porte ces derniers mois à un assouplissement du moratoire, pour permettre, uniquement pour l'instant, l'exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent, et en particulier sur l'île d'Anticosti, qui regorgerait de 30 à 40 milliards de barils de pétrole de schistes.