Pour réduire la facture énergétique de l'Europe, le gaz de schiste n'est pas forcément «la recette miracle» en raison de conditions d'exploitation différentes de celles des États-Unis, a estimé mardi à Paris la commissaire européenne responsable du Climat, Connie Hedegaard.

«Les choix énergétiques sont l'affaire des États membres, la Commission ne dit à personne de produire ou non du gaz de schiste», a-t-elle déclaré lors d'une audition par les commissions des Affaires européennes et du Développement durable de l'Assemblée française.

Aux investisseurs qui souhaitent se lancer dans l'exploitation en Europe, il sera proposé dans l'année un «cadre général» pour leur éviter de «reproduire des erreurs faites par d'autres», a-t-elle indiqué.

Mme Hedegaard a toutefois mis en garde ceux qui voient le gaz de schiste, dont l'exploitation a permis une chute des prix du gaz aux États-Unis, comme une nouvelle manne énergétique en Europe. «Oui, il y a un potentiel de gaz de schiste en Europe. Mais si vous interrogez des experts, ils vous diront qu'il ne faut pas croire que le prix sera aussi bas en Europe qu'aux États-Unis, en raison de la complexité des formations géologiques, de la densité de la population, du fait qu'il n'y a pas tant d'espaces vides où commencer.»

«Il faut savoir de quoi on parle et ne pas penser que c'est la recette miracle», a-t-elle ajouté, citant l'exemple de la Pologne, pays aux importantes ressources potentielles. «Beaucoup d'investisseurs annoncent maintenant que cela ne les intéresse pas, car c'est plus attrayant ailleurs.»