Le coordonnateur du Regroupement interrégional gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL), Serge Fortier, est surpris par les intentions du gouvernement de Pauline Marois de vouloir fermer définitivement la porte à l'exploitation des gaz de schiste.

Jeudi, la nouvelle ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a déclaré qu'elle ne voyait pas le jour où l'on pourrait exploiter le gaz de schiste de façon sécuritaire.

De passage samedi à Drummondville, dans le cadre de la première Journée internationale contre la fracturation. M. Fortier, a indiqué que le plan d'actions de son organisme devra être redéfini compte tenu de l'orientation que semble prendre le nouveau gouvernement péquiste.

M. Fortier a affirmé que les opposants devront «(s') habituer à travailler non plus contre un gouvernement qui s'entêtait à ne pas comprendre ses citoyens, mais plutôt en collaboration avec un nouveau gouvernement qui se montre ouvert à nos revendications».

Le militant indique que le mouvement d'opposition à l'exploitation devra maintenant se battre contre les lobbys pétrolier et gazier.

M. Fortier s'est aussi dit surpris par la rapidité du gouvernement de Pauline Marois dans le dossier. Il ne considère cependant pas cette annonce comme une victoire, mais bien comme «une étape supplémentaire». Il attribue cette annonce hâtive au peu de temps qu'ont les ministres pour agir parce que le gouvernement est minoritaire.

M. Fortier se réjouit des mandats importants qui ont été confiés à des personnes qui se sont montrées réceptives à leurs convictions, citant notamment Martine Ouellet, Daniel Breton et Scott McKay.

«(Ces nouveaux ministres) vont avoir une oreille beaucoup plus ouverte à nos revendications tant et aussi longtemps qu'on va rester raisonnable dans nos demandes. Jusqu'à présent, nos groupes citoyens ont toujours été pacifiques et nos inquiétudes, fondées», a-t-il déclaré.

Il refuse toutefois de crier victoire prématurément: «On ne baisse pas les bras. Il faut maintenant que le gouvernement puisse mettre (le moratoire) en place et pour ça, il y a des procédures.»

Le RIGSVSL souhaite maintenant que le Comité de l'évaluation environnementale stratégique (EES) soit réformé, étant donné «sa composition douteuse et partisane». M. Fortier avance même que le comité a reçu le mandat d'assurer l'essor de l'exploitation des gaz de schistes malgré le refus social.

«Nous, on va travailler à discréditer cette institution-là. Ce qu'on va vouloir, c'est des études indépendantes», lance M. Fortier.

La ministre Ouellet a indiqué pour sa part qu'elle souhaitait confier au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) la réalisation de l'évaluation actuellement en cours. Elle veut aussi élargir le mandat de l'étude et y faire contribuer davantage d'«intervenants indépendants».

Un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste est en vigueur au Québec au moins jusqu'à la publication du rapport final de l'EES, prévue à la fin de 2013.