Une expérience menée dans une forêt de Virginie Occidentale confirme que le liquide de fracturation utilisé dans l'extraction du gaz de schiste est néfaste pour l'environnement.

En juin 2008, le service des forêts du ministère de l'Agriculture des États-Unis a déversé 300 000 litres de liquide de fracturation dans une parcelle de 2000 m2 d'une forêt expérimentale.

Le liquide de fracturation est un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques injecté à haute pression pour libérer le gaz. Une grande partie de ce liquide remonte du puits chargé de minéraux présents dans le gisement. Il doit être éliminé ou recyclé.

Dans les heures qui ont suivi l'épandage, la végétation du sous-bois est morte. Puis, dans les jours suivants, plusieurs arbres ont perdu leurs feuilles. Deux ans plus tard, 56% des arbres étaient morts, alors que le taux de mortalité annuel dans cette forêt est de 1,3%.

L'expérience est très pertinente aux États-Unis, où il est permis dans certains États de se débarrasser des eaux de fracturation par épandage. Ce n'est pas le cas au Québec, où, jusqu'ici, ces eaux ont été traitées dans des usines d'épuration municipales, avec la permission du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

Cependant, pas plus aux États-Unis qu'ailleurs l'industrie n'est à l'abri des déversements accidentels, que ce soit à cause de fuites de bassins de rétention, d'accidents de camion ou d'éruptions accidentelles.

Dans la forêt expérimentale, les scientifiques pensent que ce sont surtout les chlorures (sel et calcium) contenus dans l'eau qui ont été fatals pour les arbres, mais d'autres produits ont pu aussi avoir eu des effets.

Parmi les arbres étudiés dans cette expérience, certains poussent aussi au Québec, tel le hêtre à grandes feuilles, dont 74% sont morts, le chêne rouge, mort à 53%, et l'érable rouge, qui s'en est mieux tiré, avec 23% de taux de mortalité.

Plus de pression à l'automne

Les opposants au gaz de schiste intensifieront leurs moyens de pression à l'automne. Outre des manifestations, ils mettront sur pied, en septembe, une table ronde sur les énergies nouvelles, réunissant 400 experts dans le domaine. En entrevue à La Presse Canadienne, un des porte-parole des regroupements d'opposants, Paul Lamoureux, a déclaré qu'ils devaient proposer des solutions de rechange et ne pas se cantonner au rôle d'opposition. parce que le gouvernement prend fait et cause pour l'industrie du gaz de schiste.

-Avec la Presse Canadienne