La chef péquiste, Pauline Marois, n'est pas impressionnée par les constats d'infraction transmis à des entreprises qui font de l'exploration de gaz de schiste au Québec.

Mme Marois, qui assistait samedi matin à un colloque du Parti québécois (PQ) sur l'avenir de la grande région de Québec, demeure préoccupée par l'attitude du gouvernement libéral et du ministre de l'Environnement Pierre Arcand.

Elle affirme que M. Arcand gère toujours aussi mal le dossier brûlant des gaz de schiste.

Les constats d'infraction ne sont qu'une tentative de camouflage de l'inaction du ministre de l'Environnement, estime Pauline Marois, qui réclame encore et toujours l'imposition d'un moratoire.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Arcand a rétorqué qu'il n'acceptait pas du tout les propos sur «l'inaction» du gouvernement. Affirmant que son rôle avait été, «depuis le début», d'assurer la protection de l'environnement dans ce dossier, le ministre revient sur les différentes mesures mises en place au cours des six derniers mois, dont le mandat confié au BAPE, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, pour déclarer que le gouvernement n'avait pas été inactif.

M. Arcand se dit persuadé que les inspecteurs font leur travail sur le terrain et que le fait de parler de camouflage équivaut en quelque sorte à insulter les travailleurs de la fonction publique qui agissent pour protéger l'environnement.

En ce qui concerne les constats d'infraction, le ministre Arcand a assuré que des sanctions étaient envisageables pour les entreprises «incapables d'agir comme il se doit». Pour l'instant, cependant, aucune sanction n'est imposée, et cela restera le cas «tant que les entreprises pourront trouver des solutions (aux problèmes)», affirme le ministre.

Interrogé à savoir si les fuites récemment découvertes pouvaient être considérées comme normales, Pierre Arcand a insisté pour dire que le processus d'exploitation des gaz de schiste en était encore à la phase exploratoire, et qu'en raison des problèmes de certains puits, il s'assurait de protéger l'environnement et les citoyens.

Vendredi, le ministre de l'Environnement avait confirmé que plusieurs constats d'infraction reliés à des fuites avaient été transmis à des entreprises qui font de l'exploration de gaz de schiste au Québec.

Il s'était alors dit préoccupé par la situation, en ajoutant toutefois que l'industrie n'était «pas un adversaire».