Le Parti québécois revient à la charge avec sa demande d'un moratoire sur le développement des gaz de schiste à la suite d'une fuite survenue dans un puits de l'entreprise Talisman, en Pennsylvanie, et qui a poussé le ministère de l'Environnement de cet État à lui demander de cesser ses activités.

La fuite est survenue le 17 janvier au puits Tioga, en Pennsylvanie, exploité par Talisman, une entreprise qui fait également des forages au Québec. L'entreprise a accepté de se soumettre à cette requête pour la durée de l'enquête, le temps de trouver la cause de la fuite.

Interrogé à ce sujet jeudi à Laval, à l'occasion de la réunion du caucus des députés péquistes visant à préparer la rentrée parlementaire, le député Sylvain Gaudreault, porte-parole pour les dossiers d'énergie, a vu là un argument supplémentaire en faveur du décret d'un moratoire sur le développement des gaz de schiste au Québec.

«C'est un élément de plus qui démontre que le gouvernement n'a plus le choix de décréter un moratoire. Souvenez-vous il y a quelques jours, M. Arcand (ministre de l'Environnement) qui disait que les compagnies avaient perdu le contrôle de l'exploration. Je pense que c'est un élément de plus qui renforce l'argument de faire immédiatement un moratoire», a commenté le député Gaudreault.

Son collègue porte-parole du dossier des mines, Scott McKay, a déploré ce qu'il appelle une situation de moratoire à la pièce touchant les entreprises une à la fois, «en fonction des événements malheureux qui inquiètent grandement les citoyens».

Il préférerait un véritable moratoire, qui mettrait toutes les entreprises exploratrices sur un même pied, une sorte d'arrêt temporaire, le temps de mieux encadrer l'exploration et l'exploitation de ces gaz, d'assurer le respect des normes environnementales et d'en asseoir l'acceptation sociale au Québec.

«On a encore le temps, nous, d'en faire un moratoire», a insisté M. Gaudreault.

Quant au rôle du nouveau représentant de l'Association pétrolière et gazière du Québec, l'ancien premier ministre Lucien Bouchard, il devrait faire ce qui est «responsable» dans le contexte, dit le PQ, à savoir suggérer à ses membres d'appuyer la demande d'un moratoire.