La Fédération des municipalités du Québec (FQM) réclame sa part des redevances sur l'exploitation du gaz de schiste.

Selon le regroupement de 1000 municipalités, si le gouvernement souhaite bâtir un consensus en faveur de l'exploitation du gaz de schiste, il doit mettre en place un modèle «audacieux» de partage des profits avec les communautés.

Le président de la FQM, Bernard Généreux, a déclaré que les municipalités devront toucher «des redevances importantes, car il n'est pas question de se contenter de simples compensations pour réparer les chemins».

«Ce n'est pas juste une filière qui se fait au seul profit des entreprises souvent venues de l'extérieur, a-t-il dit. On veut avoir notre part et notre juste part, ça c'est clair.»

La FQM a publié mardi un document contenant 104 questions qu'elle compte soulever dans le cadre des consultations qui se tiendront sur les impacts éventuels des activités d'exploitation des gisements de gaz de schiste.

Le regroupement a souligné le manque d'information «claire et objective» en ce qui a trait à l'utilisation de l'eau, pour l'extraction de gaz de schiste, et à la possible contamination des nappes phréatiques qui en résulterait.

«Avant d'engager une exploration et surtout une exploitation où on va mettre en place des centaines de puits éventuellement, quel est l'impact sur la nappe phréatique, pour une industrie qui se déploie près des populations?», a demandé M. Généreux.

Au début du mois, l'assemblée générale de la FQM a exigé du gouvernement que l'exploitation éventuelle du gaz de schiste soit conditionnelle au développement d'un consensus social et à l'évaluation des impacts de cette industrie par le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE).

Mardi, M. Généreux a affirmé que le gouvernement avait fait preuve de précipitation dans ce dossier.

«Arrêtons cette filière-là tant qu'on n'aura pas une loi qui vient encadrer l'ensemble des opérations, a-t-il dit. La filière, elle est complexe.»

M. Généreux a affirmé que les enjeux soulevés par la FQM dans son document seront présentés cet automne devant la Commission sur le développement durable de l'industrie des gaz de schiste au Québec, qui est liée au BAPE.

En plus des questions relatives à l'impact environnemental sur l'eau, la FQM s'inquiète de l'effet de l'exploitation du gaz de schiste sur la qualité de l'air, notamment en ce qui concerne les activités de transport.

«Quelle est la contribution de l'ensemble des activités de transport liées à l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste en termes d'émissions de gaz à effet de serre?», s'interroge le regroupement.