L'Union des municipalités du Québec (UMQ) affiche un optimisme prudent après sa rencontre sur le gaz de schiste hier après-midi avec Nathalie Normandeau et Pierre Arcand, respectivement ministre des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

«On a ouvert les discussions, on va voir jusqu'où ça ira. Mais pour l'instant, on est satisfait de l'ouverture», indique le président de l'UMQ et maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon.

Le comité exécutif de l'UMQ et une cinquantaine de ses membres ont présenté leurs demandes aux deux ministres pendant trois heures au Quartier DIX30 de Brossard.

Les maires ont été assurés qu'ils seraient «avisés par écrit» avant tout travail d'exploration ou d'exploitation sur leur territoire. Mais les municipalités ne veulent pas seulement être prévenues. Elles demandent aussi d'être «entièrement compensées» pour les impacts que cause l'industrie. Cela inclut par exemple les routes utilisées par les camions, l'achat d'équipement spécial pour les pompiers et la dévaluation foncière des propriétés.

«Le gouvernement avait déjà manifesté une ouverture. Mais pour la première fois, il a reconnu de façon formelle le principe qu'on devait être compensés», dit M. Gascon. Aucun engagement précis n'a toutefois été pris.

L'UMQ a déjà conseillé à ses membres d'exercer tous leurs droits, dont celui de ne pas traiter les eaux usées de l'industrie.

Autre demande des municipalités: que le gouvernement révise la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, laquelle stipule que les droits miniers priment sur les droits des municipalités. «Il est encore trop tôt pour dire s'il y aura des changements dans la loi», prévient Sylvain Bourassa, attaché de presse du ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard.

La semaine dernière au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), Jean-Yves Laliberté du MRNF a indiqué que «les travaux du comité de liaison (créés) avec les municipalités devraient se traduire par des modifications à la Loi sur les mines».

L'UMQ a aussi discuté des normes environnementales avec le ministre Arcand. Ce dernier a assuré que le nombre d'inspecteurs, 280, était «tout à fait suffisant». «Il pourrait y avoir une intensification des inspections, a indiqué sa porte-parole, Sarah Shirley. Les modalités restent à définir.»

L'UMQ termine actuellement un mémoire qu'elle présentera au BAPE.