Insensible à l'inquiétude de la population, le gouvernement Charest s'est mis au service de ses «amis» libéraux gravitant autour de l'industrie des gaz de schiste, estime le Parti québécois.

À l'appui de cette thèse, le député péquiste Bertrand St-Arnaud a énuméré jeudi en Chambre la longue liste d'anciens élus et membres du personnel du gouvernement libéral qui tirent aujourd'hui les ficelles de l'industrie gazière.

«Est-ce que l'empressement du gouvernement libéral à aller de l'avant coûte que coûte dans le dossier du gaz de schiste ne s'expliquerait pas par hasard par tous ses petits amis libéraux qui rôdent en se léchant les babines autour de l'industrie du gaz de schiste?», a soulevé M. St-Arnaud pendant la période de questions.

Parmi les promoteurs de l'industrie du gaz figurent entre autres Stéphane Bertrand, ex-chef de cabinet du premier ministre Jean Charest et fondateur de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), de même que Stéphane Gosselin, passé récemment de chef de cabinet du ministre du Développement économique à directeur général de l'association.

La transition de M. Gosselin entre ses fonctions politiques et son rôle de héraut de l'industrie du gaz a été pour le moins rapide, a fait remarquer le député de Chambly et leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle.

«Stéphane Gosselin était directeur de cabinet du ministre le vendredi, avec accès à tous les dossiers confidentiels, et le lundi suivant, il était rendu directeur général de l'association gazière présidée par André Caillé. Comment peut-on être à l'aise avec ça», a lancé M. St-Arnaud.

Outre MM. Bertrand et Gosselin, d'autres libéraux notoires s'ajoutent à la liste des tenants de l'exploitation du gaz, notamment Martin Daraîche, ancien attaché politique du premier ministre, aujourd'hui au service de l'industrie, et Raymond Savoie, ex-ministre libéral qui occupe une fonction clé au sein de l'APGQ.

Pendant que la population s'inquiète et que le gouvernement refuse de décréter un moratoire sur l'exploration de la ressource, une «ribambelle de libéraux» bien placés attendent de passer à la caisse, a laissé entendre le député St-Arnaud.

«Comment la population peut-elle faire confiance au gouvernement libéral quand ce gouvernement fait des «deals» avec l'industrie gazière dans des salons privés de Québec?», a dit M. St-Arnaud, faisant allusion à une rencontre récente entre André Caillé et le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand.

Mais selon la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, le nombre d'anciens collaborateurs libéraux recyclés dans l'industrie du gaz de schiste n'a aucun impact sur l'évolution du dossier. «Je travaille avec l'ensemble des intervenants, que ce soit du milieu municipal, du milieu agricole, de l'industrie et du milieu environnemental», a clamé la ministre.

«Nous travaillons avec l'ensemble des intervenants, l'ensemble des électeurs pour s'assurer que cette filière du gaz naturel puisse voir le jour», a-t-elle ajouté.