La Commission géologique du Canada s'immisce dans le dossier québécois du gaz de schiste. L'organisme fédéral fournira au Bureau d'audiences publiques en environnement, dans le cadre de son mandat d'analyse sur le gaz de schiste, une expertise scientifique en matière de contexte géologique, qui fait défaut dans les provinces, selon le bureau du ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis.

«Les provinces n'ont pas cette expertise-là à l'intérieur de leur juridiction. À travers la commission géologique, on peut venir les appuyer», a indiqué la porte-parole du ministre Paradis, Mary-Ann Dewey-Plante.

En réponse à une question en Chambre, lundi, M. Paradis avait indiqué avoir eu des pourparlers avec son homologue du Québec, Nathalie Normandeau, quant à la contribution que le fédéral pourrait faire dans le dossier.

«Il est clair que pour élever le débat public, il faut avoir de l'information et la Commission géologique fera certainement sa part», avait alors souligné le ministre Paradis.

Devant le vif débat suscité au Québec par l'intention déclarée du gouvernement de Jean Charest de promouvoir l'exploitation du gaz de schiste, La Presse Canadienne avait révélé à la fin août qu'Ottawa avait été prévenu, au printemps, des dangers liés à cette industrie, notamment pour l'environnement.

Des notes préparées pour le ministre Paradis indiquent que l'exploitation du gaz de schiste pourrait faire augmenter les émissions de gaz à effet de serre, empiéter sur les habitats naturels fauniques et réduire les réserves d'eau de source.

Paule Brunelle, députée du Bloc québécois, a réclamé lundi en Chambre que le ministre rende publiques et «transfère au BAPE les informations qu'il détient sur les effets potentiels engendrés par l'exploitation du gaz de schiste».

«Le gouvernement du Canada veut travailler avec les provinces et territoires pour s'assurer que l'information colligée à la Commission géologique est publique et accessible», a rétorqué hier Mme Dewey-Plante.