L'Allemagne veut accélérer la sortie du nucléaire et le développement des énergies renouvelables, notamment en favorisant la planification de parcs éoliens et la construction de lignes à haute tension, selon un document obtenu lundi par l'AFP.

Ce document, élaboré conjointement par les ministères de l'Environnement et de l'Economie, expose un «plan en six points pour un tournant de la politique énergétique».

Après le tremblement de terre qui a touché le Japon et la catastrophe de Fukushima, «la question de l'utilisation future de l'énergie nucléaire est ré-évaluée», selon ce texte, qui confirme ce que beaucoup soupçonnent déjà en Allemagne. «Nous allons sortir plus rapidement de l'énergie nucléaire» que prévu, écrivent les auteurs du document.

Les réacteurs allemands, qui produisent environ un tiers de l'électricité du pays, devaient initialement fermer d'ici 2020 mais le gouvernement d'Angela Merkel leur avait accordé à l'automne dernier un sursis de 12 ans.

Berlin change son fusil d'épaule et veut maintenant «passer rapidement à l'âge des énergies renouvelables», selon le plan des deux ministères.

À cette fin, tout sera mis en oeuvre pour soutenir les énergies propres, en particulier l'éolien, par exemple en «écartant les obstacles administratifs à de nouveaux parc éoliens», en facilitant les processus d'approbation de remplacement des vieilles éoliennes (repowering), par un soutien financier plus intensif des projets d'éolien en mer dans les premières années, ou encore au moyen d'une loi facilitant la construction de nouvelles lignes électriques.

Même volonté en Suisse

La Suisse envisage d'abandonner l'énergie nucléaire, a déclaré la présidente suisse Micheline Calmy-Rey lundi à l'issue d'entretiens avec son homologue autrichien Heinz Fischer à Vienne.

«Nous passons en revue plusieurs scénarios, y compris des scénarios de sortie», a-t-elle dit sans fournir plus de précisions.

M. Fischer, dont le pays a renoncé à l'énergie nucléaire au terme d'un référendum en 1978, a accueilli favorablement cette déclaration.

La Suisse avait annoncé le mois dernier, dans le climat de crainte dû au séisme et au tsunami qui ont frappé la centrale de Fukushima, au Japon, qu'elle renonçait au développement de ses sites nucléaires.

Des tests complets de sécurité ont été effectués sur les cinq centrales suisses, a déclaré Mme Calmy-Rey, ajoutant que Berne ne voulait pas attendre que l'Union européennes commence ses propres tests.

La Suisse a cinq centrales en activité et a effectué récemment des consultations publiques pour savoir si elle devait ou non renouveler trois de ses centrales.

Mme Calmy-Rey a également rencontré lundi à Vienne le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, et le chancelier autrichien Werner Faymann.