En l'absence de mesures pour combattre le réchauffement climatique, les États-Unis s'appauvriront et les inégalités s'aggraveront, particulièrement dans les États du sud, conclut une étude publiée jeudi dans la revue Science.

La perte de revenus pourrait atteindre 20% pour le tiers des comtés les plus pauvres du pays, dans le scénario de changement climatique le plus sévère.

Utilisant des modèles économiques et des projections climatiques, cette équipe d'économistes et de climatologues a calculé les coûts et bénéfices du réchauffement aux États-Unis, au cours des prochaines décennies.

Les États situés dans le sud et le centre-ouest du pays ont le plus à perdre alors que les activités économiques vont migrer vers le nord et l'ouest du pays, prédit Solomon Hsiang, professeur à l'Université de Berkeley, en Californie et principal auteur de cette étude.

«Sans des mesures majeures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et mieux résister au changement climatique, la région du Golfe du Mexique sera fortement affectée», souligne Robert Kopp, professeur de géophysique à l'Université Rutgers (New Jersey), l'un des coauteurs.

Selon lui, «la vulnérabilité de cette région à une montée du niveau des océans, aggravée par des ouragans potentiellement plus puissants, représente un risque majeur pour ses habitants tout comme les vagues de chaleur».

À l'inverse, les comtés les plus froids et les plus riches, le long de la frontière du Canada au nord ainsi que dans les rocheuses, pourraient bénéficier le plus, alors que les coûts de santé, de l'agriculture et de l'énergie devraient diminuer dans ces régions.

«Si nous continuons sur la courbe actuelle, notre analyse indique que nous pourrions connaître le plus grand transfert de richesses des pauvres aux riches de l'histoire américaine», ajoute le professeur Hsiang.

Ces chercheurs ont évalué comment l'agriculture, la criminalité, la santé, la demande énergétique, le marché du travail et les populations côtières seront affectés par une montée des températures, un changement des précipitations, la montée du niveau des océans et l'intensification de la puissance des ouragans comme le font les compagnies d'assurance pour calculer les risques.

Selon l'estimation des auteurs de l'étude, pour chaque 0,55 degré Celsius d'augmentation des températures globales, l'économie américaine perdrait environ 0,7% de PIB avec chaque degré de réchauffement coûtant davantage que le précédent.