La calotte glaciaire de l'est de l'Antarctique pourrait être plus vulnérable qu'on ne le croyait jusqu'à présent, en raison de vents chauds fragilisant les plaques de glace qui l'entourent, selon une étude parue lundi.

Les plateformes de glace flottant sur la mer autour de l'Antarctique jouent un rôle important pour la stabilité de la calotte, retenant cette vaste nappe de glace couvrant la terre ferme.

« Si les plateformes s'effondrent, cette glace terrestre se déverse dans la mer, faisant monter son niveau », explique Frank Pattyn, l'un des auteurs de cette étude, dans un communiqué de l'Université libre de Bruxelles.

L'état des plaques de glace « est affecté par la chaleur de l'océan qui les fait fondre par en dessous et (les) amincit », rappelle Martin Siegert, du Grantham Institute de Londres, dans un commentaire de l'étude parue lundi dans la revue Nature Climate Change.

Mais selon les chercheurs, des vents apportant de l'air chaud et sec jouent aussi un rôle, en balayant la neige de la surface des plaques. « La glace étant plus sombre que la neige, elle absorbe la radiation solaire au lieu de la réfléchir, ce qui accroît la fonte de la glace », explique M. Siegert.

L'eau de fonte sur leur surface peut ensuite les pousser à se casser brusquement.

L'étude montre que « la fonte des plateformes n'est pas seulement d'origine océanique, mais que l'effet combiné de la fonte atmosphérique et océanique peut mettre ces plateformes clairement en danger », résume la chercheuse Sophie Berger, qui a participé aux travaux.

Si les plateformes se désagrégeaient plus vite que la glace n'est capable de se reconstituer, alors la calotte polaire « pourrait devenir instable, entraînant l'effondrement rapide de la glace vers l'océan », avertit M. Siegert.

Un phénomène qui « pourrait faire grimper le niveau de la mer à des rythmes beaucoup plus rapides que ceux observés actuellement (environ 20 cm au total depuis le milieu du 19e siècle) et que ceux généralement prévus pour ce siècle (entre 40 et 80 cm) », ajoute-t-il.