Ceux qui espèrent qu'une nouvelle cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) soit établie à la rencontre fédérale-provinciale en mars devraient modérer leurs attentes.

Le bureau du premier ministre a confirmé mercredi que Justin Trudeau rencontrera ses homologues des provinces et territoires à Vancouver le 3 mars, tel que promis, pour discuter de la lutte contre les changements climatiques.

Mais sa ministre de l'Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a signalé que la réunion aura d'abord pour but de discuter des façons de réduire les GES dans différents secteurs économiques. Fixer une nouvelle cible ne semble pas au programme.

«Ce qui va arriver en mars, c'est qu'on va commencer la discussion pour le plan» de réduction des émissions provenant «du secteur du transport, du bâtiment, de l'énergie et de l'électricité», a expliqué Mme McKenna en marge d'un discours devant la Fédération canadienne des municipalités (FCM), à Ottawa.

Le Canada a actuellement comme objectif de réduire ses émissions de 30% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, une cible fixée par les conservateurs. Mme McKenna avait assuré, peu après l'arrivée des libéraux au pouvoir, qu'il s'agissait là d'un «plancher». Elle avait néanmoins dû présenter cet objectif à la Conférence de Paris sur les changements climatiques, en décembre.

Si Mme McKenna affirme qu'Ottawa entend toujours être «ambitieux», elle ajoute également que fixer une nouvelle cible ne se fera pas du jour au lendemain.

«Cela prendra un peu de temps, mais nous sommes engagés à évaluer nos cibles, a-t-elle noté. Cela prendra du temps parce que nous devons déterminer les mesures pour nous rendre là.»

Justin Trudeau avait promis de convoquer ses homologues des provinces et territoires dans les 90 jours suivant la Conférence de Paris. Plusieurs croyaient que de nouvelles cibles seraient annoncées à ce moment-là.

«On ne va pas simplement fixer une cible sans avoir un plan pour l'atteindre», a insisté la ministre.

Mme McKenna fait ainsi écho à son homologue ontarien, Glen Murray. Il a soutenu plus tôt en journée que personne ne devait s'attendre à une stratégie nationale en bonne et due forme à l'issue de cette rencontre. En entrevue avec La Presse Canadienne, il a rappelé que lors d'une rencontre avec Mme McKenna, à la fin de janvier, les ministres provinciaux et territoriaux avaient convenu de discussions entre hauts fonctionnaires qui doivent se poursuivre pendant plusieurs mois.

Selon M. Murray, les ministres provinciaux de l'environnement était d'accord, lors de cette réunion, sur le fait que déterminer une nouvelle cible de réduction des GES n'était pas une priorité en ce moment.

«Le sentiment, parmi les ministres, est en fait de régler tout le reste avant de commencer à fixer des cibles», a-t-il relaté.

Mme McKenna livrait un discours devant des membres de la FCM pour annoncer des subventions et des prêts fédéraux de 31,5 millions pour financer 20 projets municipaux de développement durable.