Le «Fonds vert» de l'ONU a annoncé vendredi le financement de huit premiers projets permettant à des pays du Sud de lutter contre le réchauffement, à trois semaines de l'ouverture de la conférence de Paris sur le climat où cette question sera un point-clé.

Les pays en développement, engagés pour la première fois dans le futur accord sur le climat qui doit être conclu à Paris, attendent des pays riches un soutien financier afin de lutter contre le réchauffement et faire face à ses conséquences (érosion des côtes, sécheresses récurrentes, fonte des glaciers menaçant les ressources hydriques).

Le Fonds, réuni en Zambie, a approuvé vendredi le versement de 168 millions de dollars, «marquant le début de l'allocation des finances climat aux pays en développement» par cette organisation, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Parmi ces projets figurent trois programmes en Afrique (Malawi, Sénégal, Afrique de l'Est), trois en Asie et dans le Pacifique (Bangladesh, Maldives, Fidji) et deux en Amérique latine (Pérou et un autre pour l'ensemble du continent), portés par des organismes publics ou non gouvernementaux.

«Alors que les financements climat sont un élément essentiel dans les négociations, l'approbation de ces premiers projets est une mesure importante pour renforcer la confiance entre pays développés et en développement», souligne le Fonds.

Créé par l'ONU et installé il y a deux ans, le «Fonds vert» est à ce stade abondé par les pays riches à hauteur de 10 milliards de dollars jusqu'en 2018.

À la conférence climat de Copenhague en 2009, les pays développés ont promis des versements annuels de 100 milliards de dollars d'ici 2020, date d'entrée en vigueur du futur accord de Paris, pour financer les politiques climatiques des pays en développement. Le «Fonds vert» doit être l'un des canaux de ces versements.

Parmi les huit projets annoncés vendredi, figurent la mise en place de systèmes de suivi et d'alerte climat au Malawi, le développement d'infrastructures résistantes aux perturbations climatiques au Bangladesh, des projets sur les ressources en eau aux Maldives et aux Fidji et la création d'obligations vertes pour financer le développement des énergies propres en Amérique latine.

Lors des dernières négociations de Bonn fin octobre, les pays en développement ont mis la pression, demandant que la somme de 100 milliards leur soit garantie et que cette enveloppe augmente à partir de 2020.

Selon la convention de l'ONU sur le climat - signée en 1992 par 195 pays - les pays développés ont le devoir de «fournir des ressources financières» aux pays en développement pour des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre et les aider à s'adapter aux impacts du changement climatique.

Mais les pays riches font aujourd'hui valoir que le monde a changé et que certains grands pays émergents peuvent désormais prendre leur part à partir de 2020.