Des pays africains ont rejeté une version préliminaire de l'accord des Nations unies sur le climat, la jugeant «déséquilibrée», et ont exigé des amendements pour la considérer aux dernières sessions de négociations avant la conférence sur le climat à Paris.

C'est lundi à Bonn que doit débuter une semaine de discussions, les dernières avant le sommet de Paris, qui doivent mener à l'entente sur le climat la plus ambitieuse jamais créée. Les délégués doivent alors commencer la révision ligne par ligne du texte préliminaire de 20 pages de l'accord, qui présente diverses stratégies pour réduire les émissions des gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète.

Mais les pays africains, dont plusieurs sont parmi les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques tels que la sécheresse et la hausse du niveau des océans, affirment que ce document ne peut servir de base aux négociations «puisqu'il est déséquilibré et ne reflète pas les positions du Groupe des États d'Afrique».

Selon le porte-parole du groupe, Seyni Nafo, les pays africains revendiquent plus de soutien financier pour aider les pays les plus pauvres à gérer les effets des changements climatiques.

Les discussions de l'ONU ont fait des progrès importants depuis le sommet sur le climat de 2009 à Copenhague, qui n'a pas produit les résultats escomptés. Pour la première fois, tous les pays admettent qu'ils doivent agir contre les changements climatiques.

Des points d'achoppement majeurs demeurent, notamment sur la distribution des responsabilités dans des pays ayant des niveaux de développement très différents. Les pays plus riches et plus pauvres se sont toutefois rapprochés au cours des dernières années. L'atmosphère n'a désormais rien à voir avec celle qui régnait à Copenhague en 2009, selon le ministre de l'Environnement de la Gambie.

Le rejet des pays d'Afrique, dimanche, a néanmoins rappelé à tous combien il serait facile de faire dérailler le processus, qui s'appuie sur le consensus.

L'un des enjeux problématiques demeure l'argent. Les pays plus riches ont promis de donner 100 milliards $ US par année d'ici 2020 pour aider les pays défavorisés à réduire leurs émissions et à réagir aux effets inévitables des changements climatiques. Ils sont cependant réticents à s'engager au-delà de cette somme et croient que les pays en voie de développement les plus avancés devraient aussi contribuer.