Le gouverneur de la Californie a signé mercredi une nouvelle loi ambitieuse pour lutter contre les changements climatiques, qui aura pour effet d'augmenter de 50 pour cent l'utilisation d'électricité de source renouvelable et de doubler l'efficacité énergétique de ses édifices existants d'ici 2030.

Jerry Brown a toutefois perdu sa bataille politique contre les intérêts pétroliers. Le gouverneur souhaitait également diminuer de moitié l'utilisation du pétrole dans l'État le plus populeux des États-Unis, en vain.

Le démocrate a qualifié sa défaite de «revers à court terme», mais il reste que la loi ne va pas aussi loin qu'il l'aurait voulu. M. Brown se prépare à se rendre à la Conférence des Nations unies sur le climat à Paris qui se tiendra à la fin du mois de novembre.

Dans un communiqué publié après l'adoption de la loi, M. Brown a soutenu que la Californie avait maintenant le «mandat juridique» de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

M. Brown avait commencé l'année 2015 en imposant les cibles de réductions de gaz à effet de serre les plus ambitieuses en Amérique du Nord. Il a discuté des enjeux du réchauffement de la planète avec le pape François au Vatican en juillet et s'est entretenu avec plusieurs autres dirigeants cette année sur cette question.

Il avait proposé son plan qui incluait une réduction de l'utilisation du pétrole, une augmentation de l'approvisionnement en électricité et un accroissement de l'efficacité énergétique - sans toutefois préciser comment la Californie pourrait atteindre cette cible élevée.

Plusieurs démocrates modérés étaient préoccupés par la possibilité que leurs résidants perdent leur emploi en raison de ces profonds changements dans le secteur de l'énergie.

Les élus californiens avaient également prôné une plus grande surveillance des organismes régulateurs de l'État. Ils s'inquiétaient de la mise en oeuvre du programme du gouverneur par l'agence gouvernementale de l'État, le California Air Resources Board. M. Brown avait toutefois refusé de céder «l'autorité de l'exécutif».

Catherine Rehels-Boyd, présidente de l'Association pétrolière des États de l'Ouest, estime que l'imposition d'un plafond sur l'utilisation du pétrole aurait nui à la compétitivité de la Californie.

«Les Californiens sont mieux servis avec une politique de l'énergie inclusive et par un corps législatif qui garde son autorité sur les enjeux si importants pour les emplois, les communautés et notre mode de vie», avait-elle déclaré à l'époque.