L'une des Églises les plus fortunées de la planète, celle d'Angleterre, a annoncé qu'elle allait abandonner tout investissement dans le charbon et le pétrole de sables bitumineux pour lutter contre le réchauffement climatique.

Cette sortie de ces deux sources d'énergie, parmi les plus polluantes, constitue une victoire pour les associations écologistes qui poussent les investisseurs à s'en retirer.

«Le changement climatique est l'un des problèmes les plus urgents de notre monde», a déclaré jeudi soir l'évêque Nick Holtam, le «monseigneur environnement» de l'Église d'Angleterre, l'autorité morale des quelque 80 millions d'anglicans.

L'Église va vendre l'équivalent de 12 millions de livres (environ 22 millions de dollars) d'actifs dans les activités d'exploitation de charbon et de pétrole de sables bitumineux, ont expliqué ses responsables dans un communiqué.

Elle va aussi aussi cesser d'investir dans des entreprises dont plus de 10 % des revenus proviendraient de l'exploitation de ces sources d'énergie fossiles.

L'Église possède au total quelque 9 milliards de livres (16,7 milliards de dollars) d'actifs dans une variété de secteurs, sur lesquels elle s'appuie pour financer ses activités et payer les retraites de son clergé.

«L'Église a la responsabilité morale de parler et agir pour l'environnement et la justice, car ce sont les pauvres qui sont les plus vulnérables au changement climatique», a souligné Richard Burridge, un responsable du panel de l'investissement éthique de l'Église.

«Cette responsabilité implique que l'Église réduise ses propres émissions de dioxyde de carbone, mais aussi qu'elle infléchisse la manière dont son argent est investi et qu'elle travaille avec les entreprises sur cette question vitale», a-t-il ajouté.

L'Église d'Angleterre prévoit d'augmenter ses investissements dans des activités faibles émettrices de gaz à effet de serre, importants responsables du réchauffement climatique. Elle compte aussi travailler avec les organisateurs de la Conférence internationale sur le climat organisée en décembre à Paris.

«La réunion intergouvernementale de Paris doit aboutir à un accord de long terme avec des objectifs chiffrés d'émissions et une voie claire en direction d'un avenir avec peu de dioxyde de carbone», a souligné le directeur des investissements de l'Église, Tom Joy.

L'objectif fixé à la conférence climat de Paris est de prendre des engagements pour contenir le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés Celsius d'ici la fin du siècle.

Chez les catholiques, le pape François doit publier prochainement une encyclique sur l'environnement, qui pourrait peser dans le débat sur cette question.