Les gouvernements de la planète doivent mettre la main à la poche s'ils veulent lutter contre le changement climatique qui menace le développement, a prévenu jeudi le président de la Banque mondiale.

Les différents pays doivent «agir maintenant» pour limiter le réchauffement climatique et financer des politiques favorisant le développement durable, faute de quoi les conséquences seront «dévastatrices», a dit Jim Yong Kim.

«Le changement climatique représente une menace fondamentale pour le développement à l'échelle de notre vie», a déclaré M. Kim dans un message vidéo adressé à une conférence organisée à Hong Kong sous l'égide de l'Institut de recherches sur l'impact climatique de Potsdam (Allemagne), qui se tient pour la première fois en Asie.

«Cette année, la communauté internationale peut et doit trouver les moyens de financer des politiques contre le changement climatique», a-t-il ajouté.

L'année 2015 sera marquée par la conférence mondiale sur le climat organisée à Paris, la COP21 (30 novembre - 15 décembre), qui tentera d'arriver à un accord mondial sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C par rapport aux niveaux pré-industriels.

Le président de la BM a souligné que l'Asie était particulièrement vulnérable avec ses mégapoles densément peuplées.

«Une hausse du niveau des mers de 15 centimètres doublée de cyclones plus violents menace d'inonder une grande partie de Bangkok d'ici les années 2030», a-t-il dit, citant le résultat de recherchées menées par l'Institut Potsdam.

La BM travaille avec la Chine, qui a dépassé les États-Unis comme premier émetteur de GES, et d'autres pays en développement pour promouvoir le développement durable.

«Nous pouvons choisir de construire des villes intelligentes et d'imposer des normes exigeantes en termes d'efficacité énergétique. Nous pouvons accroître l'usage de ressources énergétiques à faible teneur en carbone», a-t-il ajouté.

Le Symposium des lauréats du prix Nobel s'était tenu jusqu'alors en Europe. Il réunit des spécialistes et des scientifiques.

Le Japonais Ryoji Noyori, prix du Nobel de chimie 2001, a pris son pays en exemple pour illustrer les conséquences du changement climatique. «Il y a de nombreuses villes côtières au Japon (...) menacées d'inondations. Malheureusement, le gouvernement n'en a pas fait assez pour prendre des mesures», a-t-il dit.