Le président américain Barack Obama a déploré lundi que nombre de ses adversaires républicains nient l'existence même du réchauffement climatique, jugeant que ce parti serait contraint d'évoluer dans les années à venir sous la pression des électeurs.

«Je vous garantis que le parti républicain devra changer d'approche sur le changement climatique car les électeurs le réclameront», affirme M. Obama dans un entretien avec Shane Smith, co-fondateur du groupe d'information Vice.

À cet égard, le président démocrate conteste vigoureusement l'idée selon laquelle la démocratie américaine fonctionne mal en raison d'un combat stérile entre les deux partis à Washington.

«Sur le changement climatique, 90% des démocrates sont d'accord avec moi, 90% des républicains sont opposés à toute initiative et une proportion importante de leur parti nie son existence même», souligne-t-il.

«Il n'y a pas deux partis qui sont en désaccord et qui créent un blocage, il y a un parti qui nie les faits», poursuit-il, mettant en avant la puissance financière du lobby des énergies fossiles pour expliquer la position de certains élus républicains du Congrès.

«Le défi avec le changement climatique est qu'il y a un point de non-retour», met-il encore en garde. Citant l'exemple de ses deux filles, Malia et Sasha, âgées de 16 et 13 ans, M. Obama souligne cependant que la compréhension des enjeux environnementaux par cette génération le rend «optimiste» sur la lutte contre le réchauffement de la planète.

«Il y a toujours de la résistance au changement, et pour partie, cela sera générationnel», ajoute-t-il.

La Chine et les États-Unis, qui sont les deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont scellé en novembre à Pékin un accord inédit, engagements chiffrés à l'appui, à l'approche de la conférence internationale sur le climat prévue en fin d'année à Paris.

Washington s'est engagé sur une réduction de 26% à 28% des émissions américaines de gaz à effet de serre d'ici à 2025 par rapport à 2005. Pékin s'est engagé sur un «pic» de ses émissions (date à partir de laquelle elles cesseront d'augmenter) à l'horizon 2030.

Face à l'opposition des républicains au Congrès, M. Obama privilégie désormais la voie réglementaire, via la puissante Agence de protection de l'environnement, pour imposer de nouvelles normes, sur les centrales à charbon en particulier.