Les membres du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) ont déclaré lundi que l'absence de leur président Rajendra Pachauri, accusé de harcèlement sexuel, n'aurait pas d'impact sur leurs travaux cette semaine à Nairobi.

«Nous sommes tous impliqués dans les discussions, nous sommes suffisamment préparés pour la réunion», a affirmé la secrétaire du GIEC, Renate Christ, devant la presse.

En l'absence de M. Pachauri, le vice-président du GIEC, Ismail El Gizouli, présidera les travaux qui se tiendront de mardi à vendredi dans la capitale kényane.

Rajendra Pachauri, un Indien âgé de 74 ans, est accusé de harcèlement sexuel par une femme de 29 ans, chercheur dans son centre d'études de New Delhi, The Energy and Resources Institute (TERI).

La plaignante l'accuse notamment de lui avoir envoyé courriels, textos ou messages instantanés via l'application WhatsApp.

M. Pachauri récuse ces accusations et affirme que sa messagerie électronique et son téléphone portable ont été piratés. Il devait se présenter devant un tribunal lundi à New Delhi pour s'opposer à une éventuelle demande de placement en détention provisoire et défendre son maintien en liberté sous caution.

Ses ennuis judiciaires tombent mal en cette année cruciale de négociations sur le climat que doit conclure la Conférence de Paris en décembre.

Alors que la communauté internationale peine à se mettre d'accord sur les mesures à prendre, la Conférence de Paris vise à aboutir à l'accord le plus ambitieux jamais signé pour lutter contre le réchauffement, entente universelle devant prendre le relais du protocole de Kyoto pour l'après 2020.

Les experts du GIEC, qui ont produit depuis 1988 cinq rapports de synthèse des connaissances, ont un rôle primordial à jouer à cet égard.

Lundi, sous couvert d'anonymat, un responsable du GIEC a cependant insisté sur le fait que l'essentiel du travail préparatoire pour la réunion de Paris avait déjà été effectué et que la procédure judiciaire contre M. Pachauri, dont le mandat expire en octobre, ne devrait donc pas avoir de conséquences.

Des sites internet, dont certains connus pour leur scepticisme à l'égard de l'impact du changement climatique, ont cependant immédiatement saisi l'occasion pour épingler le président du GIEC, et à travers lui le groupe.