Un contingent de Canadiens, dont certains brandissant des affiches contre les sables bitumineux, faisait partie de la foule joyeuse de milliers de manifestants qui a marché à travers New York, dimanche, pour réclamer des gestes concrets contre le réchauffement climatique.

Le rassemblement, baptisé Marche des peuples pour le climat, s'inscrivait dans le cadre d'une série d'événements organisés dimanche à travers le monde, notamment dans plusieurs villes canadiennes. À Montréal, quelque 3000 personnes ont participé à la manifestation qui s'est déroulée du parc de la Fontaine au parc Jeanne-Mance. D'autres marches ont été organisées dans plusieurs autres villes québécoises, dont Trois-Rivières et Québec.

À New York, la marche colorée s'est étirée sur plusieurs centaines de mètres dans le centre de Manhattan, où se déroulera, mardi, le Sommet sur le climat au siège des Nations unies.

Parmi les participants figuraient plusieurs Canadiens qui avaient fait le trajet jusqu'à New York pour l'occasion, dont plusieurs membres du groupe environnemental Toronto 350 et de l'organisation québécoise Équiterre.

Le premier ministre Stephen Harper ne participera pas au Sommet sur le climat, qui vise à galvaniser la volonté politique en vue d'un nouveau traité mondial sur le climat d'ici la fin de 2015.

Son bureau a indiqué que ce serait plutôt la ministre de l'Environnement, Leona Aglukkaq, qui représenterait le Canada à l'événement. M. Harper discutera des questions liées au climat lors d'un dîner avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui fait partie des dignitaires et des célébrités ayant participé à la marche.

Le cofondateur et porte-parole d'Équiterre Steven Guilbeault, qui était à New York dimanche, affirme que la population est de plus en plus préoccupée par le réchauffement climatique.

«On se rappellera qu'il y a deux ans, pour le Jour de la Terre, il y eut 300 000 personnes dans les rues de Montréal qui sont venues manifester leur appui, ce qui représente plus de 10% de la population du Grand Montréal. Ce n'est pas vrai que les gens qui se préoccupent d'environnement sont une gang de marginaux gauchistes», a-t-il déclaré à La Presse Canadienne, qui l'a joint vendredi alors qu'il s'apprêtait à partir pour les États-Unis.

«La marche (de dimanche) vise, dans certains cas, à appuyer les gouvernements plus proactifs en matière de changements climatiques, et dans d'autres cas, on pourrait penser au Canada par exemple, à faire pression sur ces gouvernements pour qu'ils agissent de façon plus proactive», a-t-il expliqué.

Le directeur des programmes du Sierra Club, John Bennett, qui était lui aussi à New York, affirme qu'il est plus que temps que le premier ministre Harper prenne des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada. M. Bennett accuse le premier ministre de ne pas respecter les demandes de la population concernant les changements climatiques.

«Nous voulons transmettre un message aux Nations unies et à M. Harper et dire que nous voulons voir des actions concrètes pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Cela signifie de cesser de miser sur les énergies fossiles et de faire des choses pour réduire nos émissions, et d'aider le reste du monde à faire la même chose», a déclaré M. Bennett.

L'un des participants à la marche, l'étudiant torontois Aaron Saad, a affirmé que les Canadiens en avaient assez du piètre bilan environnemental du Canada.

«Je crois que plusieurs Canadiens sont ici parce que nous sommes tellement fatigués de la façon dont les choses se déroulent au Canada. Nous sommes la source des sables bitumineux, un projet tellement destructeur pour le climat, l'environnement local et les peuples autochtones», a-t-il dit.

«Nous en avons vraiment assez de tout cela et nous réclamons un véritable leadership pour s'attaquer réellement au réchauffement climatique.»

New York a réuni de loin la manifestation la plus importante. Mais des dizaines d'autres étaient organisées notamment à Londres (au moins 40 000 personnes selon les organisateurs), Berlin (plus de 10 000 selon la police et les organisateurs), Paris (5000 selon la police, 25 000 selon les organisateurs), Stockholm, Rome, Madrid, New Delhi, Melbourne (30 000) ou Rio (5000): au total, selon les organisateurs, quelque 2500 événements prévus dans 158 pays ont rassemblé 580 000 personnes.

Avec Agence France Presse