L'Organisation mondiale de la santé (OMS) veut provoquer une prise de conscience dans le monde sur les maladies induites par le changement climatique, afin de sauver des millions de vie par an.

Selon l'OMS, le changement climatique pourrait provoquer 250 000 décès de plus chaque année à partir de 2030, causés par la malnutrition, la malaria, la diarrhée et les vagues de chaleur.

«Les preuves sont incontestables : le changement climatique menace la santé de l'être humain», a déclaré la directrice générale de l'OMS Margaret Chan en ouvrant à Genève une conférence de trois jours à laquelle participent plus de 300 experts.

Les coûts directs sur la santé liés au changement climatique sont estimés entre deux et quatre milliards de dollars par an d'ici 2030.

Pour le professeur Alistair Woodward, l'un des auteurs du Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC), le monde s'oriente actuellement plutôt vers un réchauffement global de quatre degrés à la fin du 21e siècle, plutôt que de deux degrés.

Selon lui, il serait possible d'épargner deux millions de vies par année si les gouvernements parviennent à s'entendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Pour un autre scientifique ayant contribué aux rapports du GIEC, le Dr Diarmid Campbell-Lendrum, le développement des maladies infectieuses est une menace sérieuse.

La malaria, qui tue actuellement 800 000 personnes par an, la dengue et la schistosomiase pourraient s'étendre à de nouvelles régions en Asie et en Afrique.

Pour l'OMS, il est désormais temps d'agir.

La pollution de l'air est actuellement à l'origine de sept millions de décès prématurés par an, a ainsi rappelé la Dre Maria Neira, directrice à l'OMS pour la santé publique et l'environnement.

«Si nous réduisons les émissions de gaz à effet de serre, nous diminuerons en même temps la pollution de l'air et les maladies cardio-vasculaires et respiratoires qui lui sont liées», a-t-elle déclaré.

La conférence doit adopter vendredi des recommandations destinées notamment au sommet sur le climat prévu à New York le 23 septembre et à la conférence des États parties à la Convention de l'ONU sur le climat prévue en 2015 à Paris.