Mortalité en hausse, inondations, incendies: une hausse des températures de 3,5 degrés Celsius d'ici la fin des années 2080 devrait coûter plus de 190 milliards d'euros à l'UE, selon une étude rendue publique mercredi par la Commission européenne.

«Si aucune action supplémentaire n'est prise pour contrer le réchauffement», l'UE perdrait ainsi 1,8% de son PIB actuel, précisent les auteurs de l'étude commanditée par le Centre de recherche de la Commission.

Dans ce scénario, synthétisant des projections couvrant la période de 2071 à 2100, le prix à payer pour le bond de mortalité liée au réchauffement serait le plus élevé, à 120 milliards d'euros. Suivraient les dégâts côtiers, chiffrés à 42 milliards, et les dommages pour l'agriculture, à 18 milliards d'euros.

Mais cette estimation ne prend pas en compte tous les dommages découlant d'une hausse des températures, souligne l'étude: «par exemple, les dommages infligés à la biodiversité ou aux écosystèmes ne peuvent pas être monétisés et n'ont donc pas été inclus dans les calculs».

L'addition serait la plus lourde pour le sud de l'Union (soit une large bande allant de la France, Autriche et République tchèque pour descendre jusqu'à la Grèce), qui assumerait 70% des coûts et verrait notamment partir en fumée 8000 km2 de forêts. Mais l'étude met en garde contre l'effet domino des dégâts enregistrés sur tous les membres de l'Union.

«Ne rien faire est clairement la solution la plus onéreuse», a commenté la commissaire au Climat, Connie Hedegaard, citée par un communiqué.

De fait, dans l'hypothèse d'un réchauffement maintenu en-dessous des 2 degrés grâce à une politique ambitieuse de réduction des gaz à effets de serre, le coût financier pour les Européens chuterait de quelque 30%, avec également une addition environnementale et humaine plus légère, estime l'étude.

Le groupe intergouvernemental d'experts sur le climat a averti en avril que limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle est encore possible, mais implique d'agir vite pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70% d'ici 2050.

la Commission européenne souhaite obtenir des 28 qu'ils s'engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à leurs niveaux de 1990 d'ici 2030.