Les scientifiques du GIEC et les délégations des pays membres de cet organisme placé sous l'égide de l'ONU ont débuté leurs travaux lundi à Berlin en vue de la publication dimanche d'un texte synthétisant les principales pistes pour limiter le réchauffement climatique.

«Empêcher de dangereuses interférences avec le système climatique suppose de limiter le changement climatique», a déclaré à l'ouverture des travaux Ottmar Edenhofer, coprésident du groupe III du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), cité dans un communiqué.

«Sur une base scientifique transparente, notre rapport permet de comprendre les options possibles pour relever ce défi», a ajouté le scientifique, la réduction des gaz à effet de serre étant incontournable.

Ce rapport du groupe III du GIEC fait suite aux travaux du groupe I sur les preuves physiques du réchauffement (publication en septembre 2013) et à ceux du groupe II sur les impacts et les risques, publiés en mars 2014.

Ces trois parties, fruits du travail de centaines de scientifiques de dizaines de pays, constituent une mise à jour de l'ensemble des connaissances sur le climat, la dernière évaluation du GIEC remontant à 2007.

Pour chacun des rapports, qui font plusieurs centaines de pages, une synthèse appelée «résumé pour décideurs» est établie par les délégations et les scientifiques au terme de leurs discussions. Cette synthèse sera publiée dimanche à Berlin.

Sur cette nouvelle base scientifique, les négociations internationales sur la réduction des gaz à effet de serre vont s'intensifier et doivent aboutir fin 2015 à Paris à un accord mondial et contraignant, un objectif qui n'avait pas pu être atteint à Copenhague en 2009.

Le groupe III a recensé l'ensemble des études existantes sur les politiques nationales et sectorielles de réduction des gaz à effet de serre.

Efficacité énergétique, taxation du carbone, gestion des terres agricoles, soutien aux énergies non fossiles : toutes ces pistes sont évaluées, tout comme les méthodes de capture du CO2, le plus important gaz à effet de serre.

La planète se réchauffe actuellement à un rythme inédit : la température moyenne du globe a gagné 0,8 °C depuis l'ère pré-industrielle et la trajectoire actuelle conduirait à une hausse de 4 °C en 2100. Ce seuil de 4 °C aurait selon les scientifiques des conséquences dramatiques (destruction d'espèces, multiplication d'évènements extrêmes, accès à l'eau, baisse des rendements agricoles, terres submergées, etc.).

Pour éviter des effets d'une ampleur qui rendrait l'adaptation difficile et même impossible pour certaines populations, la communauté internationale a convenu d'agir pour limiter à 2 degrés le réchauffement de la planète.